MISNA, 27 avril 2015 De nouvelles manifestations ont été dispersées ce lundi matin par la police au Burundi. Dans la capitale Bujumbura, les agents ont dispersé au moyen des gaz lacrymogènes au moins un millier de personnes ayant répondu à l’appel des mouvances de l’opposition. Selon certains témoignages, les manifestants auraient à leur tour jeté des pierres contre les forces de l’ordre. Dimanche, au moins deux jeunes manifestants ont été tués alors que la police avait recours à de vraies balles pour disperser la foule qui contestait la recandidature du président de la République en exercice, Pierre Nkurunziza, aux élections de juin prochain.
Des reconstitutions des faits différentes ont été fournies : selon les proches des victimes, celles-ci auraient été abattues par les tirs de la police. De son côté, le maire de Bujumbura, Saidi Juma, a accusé d’autres “manifestants” non identifiés. Il a également fait état de l’arrestation de 200 individus pour les troubles. Le leader de l’opposition Pierre Clavier Mbonimpa, a quant à lui parlé de trois autres morts, ce qui porterait le total des victimes à cinq. L’annonce de la candidature de M. Nkurunziza, qui a donné lieu aux désordres, a été faite samedi dernier à l’issue d’un congrès extraordinaire du parti du régime Cndd-Fdd. Le président sortant soutient être habilité à briguer un troisième mandat par la Constitution même, en ce que le premier lui avait été conféré en 2005 par le parlement et non pas au suffrage universel. La décision du Cndd-Fdd a déjà suscité à l’échelle internationale la réaction du département d’État américain. “De par cette décision – peut-on lire dans un communiqué de cette antenne – le Burundi perd une occasion historique de renforcer sa démocratie”. (DM/CN) |