@rib News, 28/04/015 – Source AFP Une figure de la société civile burundaise opposée à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza et arrêtée lundi par les services de renseignements du pays a été libérée mardi, ont annoncé ses avocats. Le défenseur des droits de l'Homme Pierre-Claver Mbonimpa vient d'être relâché par les services de renseignements cet après-midi, a déclaré Me Armel Nyongere. Selon son autre avocat Me Antoine Nzobandora, M. Mbonimpa a été arrêté par les services de renseignements pour participation à un mouvement insurrectionnel. Il n'a pas été en mesure de préciser si le militant avait ou non été inculpé.
M. Mbonimpa, qui souffre d'hypertension et de diabète notamment, a été éprouvé par les conditions de sa détention mais pas violenté, a-t-il ajouté. Selon Me Nzobandora, le militant n'a pas eu accès à ses médicaments, ni à de la nourriture, avant 22h00 lundi soir. Le porte-parole du Service national de renseignement (SNR), Télésphore Bigirimana, avait confirmé lundi soir l'arrestation par cet organisme de M. Mbonimpa. Le militant avait été arrêté sans mandat dans une procédure de flagrance car il était en train d'appeler la population à l'insurrection, dans une émission de radio en direct, avait précisé un haut cadre des services de renseignement ayant requis l'anonymat. Le chef de l'Etat a été désigné samedi par son parti, le Cndd-FDD, comme candidat à la présidentielle du 26 juin. Au pouvoir depuis 10 ans, élu une première fois par le Parlement en 2005, une deuxième fois au suffrage universel en 2010, Pierre Nkurunziza s'apprête donc à briguer un troisième mandat. Son clan juge la démarche parfaitement légale, mais ses opposants estiment qu'elle est anticonstitutionnelle et surtout contraire aux accords d'Arusha, qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile (1993-2006) dont le pays peine encore à se remettre. L'investiture de Pierre Nkurunziza a donné lieu à des manifestations, qui ont débouché sur des affrontements sporadiques avec la police. Les violences ont jusqu'ici fait cinq morts. Avant son arrestation de lundi, Pierre-Claver Mbonimpa faisait déjà l'objet d'une procédure judiciaire, accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat pour avoir affirmé l'an dernier que des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, recevaient une formation paramilitaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine. |