@rib News, 29/04/2015 – Source AFP Le défenseur des droits de l'Homme Pierre-Claver Mbonimpa, figure de la société civile burundaise opposée à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, relâché mardi après 30 heures de détention a dénoncé une "arrestation arbitraire". "J'ai été arrêté arbitrairement", a affirmé M. Mbonimpa à des journalistes, à son domicile peu après avoir été libéré, n'excluant pas de porter plainte.
"Il n'y a même pas de dossier, parce que si je devais être inculpé on devait me conduire au Parquet chez le procureur", a-t-il ajouté, "je crois que c'est fini, qu'il n'y aura pas de charges sur moi", précisant qu'on lui avait rendu les objets saisis lors de son arrestation, à l'exception de son téléphone portable. Selon son récit, M. Mbonimpa, 66 ans, a été arrêté lundi vers 10H00 locales à la maison de la Presse. Des policiers "m'ont interdit de sortir et m'ont dit de les suivre dans leur véhicule. J'ai demandé où était le mandat pour m'arrêter, il n'y en avait pas. Ils m'ont pris par la force et ils m'ont jeté dans leur véhicule. J'ai été surpris parce qu'il n'y avait aucune pièce pour mon arrestation", a-t-il expliqué, ajoutant avoir été emmené au siège du Service national de renseignement (SNR), où il a été interrogé. "Au moment de mon arrestation, j'ai été maltraité parce que j'ai été bousculé, j'ai eu un coup de pied sur la cuisse et dans le véhicule un policier m'a donné une gifle en me retirant mon téléphone", a-t-il raconté, mais "arrivé au SNR il n'y a eu aucun mal contre moi". M. Mbonimpa est toutefois resté sans manger toute la journée et sans pouvoir prendre son traitement quotidien contre le diabète et l'hypertension avant qu'un policier contacte sa famille pour lui apporter de la nourriture et des médicaments. En outre, "je suis resté dans la cour en plein soleil hier je n'avais même pas un banc pour m'asseoir mais aujourd'hui (mardi) (...) j'avais une chaise je pouvais m'asseoir, je pouvais marcher et aujourd'hui ça a été mieux qu'hier", lundi, a-t-il poursuivi. Après avoir passé la nuit au siège de la police judiciaire, M. Mbonimpa a de nouveau été interrogé mardi par le SNR, avant d'être finalement relâché mardi vers 15H00 "sans autre forme de procès" et raccompagné jusque chez lui en compagnie d'un de ses avocats. |