@rib News, 29/04/2015 – Source Xinhua Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a fait mardi une déclaration dans laquelle il a condamné les violences survenues au Burundi suite à la nomination du président Pierre Nkurunziza comme candidat du parti au pouvoir CNDD FDD à la prochaine élection présidentielle, et invité les services de sécurité à rester impartiaux et à faire preuve de retenue face aux manifestations publiques. Dans cette déclaration, M. Ban a aussi demandé au gouvernement de mener une enquête immédiate sur les décès survenus au cours de ces manifestations.
Il a exhorté toutes les parties à rejeter la violence et à éviter d'utiliser un langage incendiaire ou de haine pouvant accroître davantage les tensions, soulignant la nécessité de régler les différends par le dialogue. Le même jour, l'UE a aussi fait une déclaration, demande aux autorités burundaises de garantir l'exercice pacifique des droits civils et politiques, y compris le droit de manifestation et d'expression "pour tous les acteurs politiques ainsi que pour la société civile et les media". Dans la déclaration, l'UE espère que "l'intimidation et la violence, les morts et les blessés, l'arrestation des défenseurs des droits de l'homme, la restriction des media et le flux de réfugiés vers les pays voisins n'ont pas leur place dans un processus électoral", souhaitant que les prochaines élections soient crédibles, inclusives et non-violentes. Le soutien de l'UE au Burundi est lié à ces "critères", souligne la déclaration. Après la désignation du président Nkurunziza par le CNDD-FDD comme candidat à la présidentielle, samedi dernier, des partis d'opposition et des organisations de la société civile organisent des manifestations depuis dimanche, qui ont été émaillées d'affrontements entre manifestants et policiers. Dans un communiqué conjoint publié mardi, le ministère de la Force de Défense Nationale et des Anciens Combattants et le ministère de la Sécurité Publique ont affirmé avoir enregistré deux morts, six blessés parmi les manifestants et 37 dans les rangs des policiers, lors des manifestations. Lundi, 14 sénateurs du CNDD FDD ont envoyé une requête au président de la Cour Constitutionnelle aux fins d'une action en interprétation des articles de la Constitution relatives au président de la République. Willy Nyamitwe, conseiller principal en communication du président Nkurunziza, qui s'exprimait mardi sur la radio privée RSF-Bonesha Fm, a laissé entendre que ce dernier n'envisage pas de renoncer à sa candidature à la présidentielle. "Le président de la République est réceptif à tout message constructif et non aux messages destructrices. En réalité, on est plutôt face à une insurrection, d'autant plus que les actes posés par ces gens, qui ont choisi le chemin de la violence, sont illégaux", a affirmé M. Nyamitwe. Il a indiqué que ceux qui manifestent actuellement sont des " hors la loi" et que la justice continuera à sévir contre eux. D'après M. Nyamitwe, les gens descendus dans la rue à Bujumbura sont en majorité des militants du parti d'opposition, le Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD) dirigé par Alexis Sinduhije. Celui-ci, aujourd'hui exilé en Europe, est le fondateur de la Radio Publique Africaine (RPA), fermée lundi sur l'ordre des autorités judiciaires après avoir rapporté en direct les manifestations dimanche. Selon un communiqué du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) publié mardi, le nombre des Burundais ayant franchi la frontière rwandaise par peur de violences dues aux élections a dépassé les 20.000. |