@rib News, 05/05/2015 – Source AFP Burundi : le gouvernement prêt à libérer les manifestants et rouvrir les radios, si les manifestations cessent Le gouvernement burundais est prêt à libérer les manifestants arrêtés et rouvrir les radios fermées depuis le début de la contestation contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza si les manifestations cessent, a affirmé mardi le premier vice-président burundais. Pour créer un climat d'apaisement, le gouvernement est disposé à relâcher les jeunes gens qui ont été arrêtés, a déclaré Prosper Bazombanza, à l'ouverture d'une réunion de deux jours avec opposition, société civile et représentants des confessions religieuses prévue bien avant le début des manifestations, dans le cadre des préparatifs électoraux (présidentielle fin juin, législatives et communales fin mai).
Le gouvernement a aussi proposé de suspendre les mandats d'arrêt émis contre des figures de la société civile et de rouvrir les radios indépendantes suivant des modalités de diffusion qui ne portent pas atteinte à la sécurité nationale, a-t-il ajouté. En revanche, le gouvernement exige qu'en même temps les manifestations et le mouvement d'insurrection s'arrêtent dans tous les quartiers de la capitale et dans tout le pays, a poursuivi M. Bazombanza. Pierre Nkurunziza, une première fois élu par le Parlement en 2005 et une deuxième fois au suffrage universel direct en 2010, a été désigné le 25 avril par son parti, le Cndd-FDD, comme son candidat à la présidentielle du 26 juin. Cette désignation a déclenché dès le lendemain, essentiellement dans la capitale Bujumbura, des manifestations d'opposants à un troisième mandat qu'ils jugent inconstitutionnel et contraire aux accords d'Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin d'une longue et récente guerre civile (1993-2006). Pour tenter d'enrayer les manifestations, le gouvernement avait fermé la très populaire radio RPA, et empêché d'émettre hors de la capitale deux autres stations indépendantes. Ces radios étaient accusées de relayer les appels à défiler. Depuis le début des manifestations, le gouvernement avait aussi annoncé quelque 600 arrestations de manifestants, qualifiés de terroristes. Il avait aussi lancé des mandats d'arrêt contre des figures de la société civile en pointe dans la campagne anti-troisième mandat, notamment le principal organisateur du mouvement, Vital Nshimirimana, passé depuis dans la clandestinité. Le camp Nkurunziza ne cesse lui de répéter que sa nouvelle candidature est parfaitement constitutionnelle, et que la Constitution prévaut sur Arusha. La Cour constitutionnelle, jugée inféodée au pouvoir par les anti-troisième mandat, lui a donné raison mardi. |