APA, 05-05-2015 Bujumbura (Burundi) – L’annonce ce mardi par la Cour constitutionnelle de la validité de la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat à tête du Burundi semble avoir dopé les manifestations qui ont repris de plus belle à Bujumbura où les affrontements entre populations et forces de l’ordre ont fait hier, lundi, trois morts (soit 12 morts depuis le début des manifestations) et 62 blessés dont 17 policiers. Plusieurs manifestants ont confié à APA que la décision de la cour constitutionnelle ne changerait en rien la résistance qu’ils opposent au troisième mandat de pierre Nkurunziza
‘’Nous savons que les juges sont subi une pression », ont martelé les manifestants dont les rangs ont grossi avec l’entrée en lice des populations des communes de la mairie de Bujumbura, notamment celles de Buterere, Kinama et Kinindo. Certaines communes des provinces de Bujumbura comme Bururi et Mwaro, jusque-là dans l’expectative, ont également rejoint les manifestations. Ainsi, presque tous les quartiers de la ville de Bujumbura sont entrés en rébellion ce mardi pour dire non au troisième mandat du président Nkurunziza. Durant leur procession, des manifestants de la commune urbaine de Ngagara ont pu arriver devant l’ambassade des USA où un millier d’étudiants de l’Université a pris ses quartiers et dort à la belle étoile. Le message de ces manifestants est unique: ‘’Halte au troisième mandat du président Nkurunziza. » En commune urbaine de Kinama deux enfants ont été blessés par une grenade lancée par des policiers dans une foule de manifestants venus des communes Kinama, Buterere, et Mutakura Dans les communes Kinindo, Kanyosha , Musaga, Nyakabiga ont également manifesté. Même si on ignore encore les dégâts et le nombre exact de victimes, le Centre national de transfusion sanguine a lancé ce mardi un appel aux bénévoles à venir donner donner de leur sang pour secourir les blessés. Les associations de défense des droits de l’homme et les avocats sont allés leur rendre visite et les secourir juridiquement hier, lundi, à l’annonce des victimes par la Croix-Rouge nationale. Par ailleurs, ils ont déploré que plus de 600 personnes ont été arrêtées et mises en prison par la Police spéciale de recherche (PSR). ‘’Nous avons vu des gens aux dos fracassés, des doigts coupés, des jambes cassées », ont déclaré les avocats et membres des associations des droits de l’homme. Pour le moment, les activités économiques dans le centre villes sont au ralenti. Les transporteurs en commun ont cessé de circuler et très peu de fonctionnaires de l’Etat se rendent au travail. Et pour cause, les rues sont bloquées par les manifestants, sans compter que la pénurie de carburant qui dure des mois aggrave la situation. |