@rib News, 06/05/2015 – Source AFP L'un des principaux opposants burundais, Agathon Rwasa, chef historique de l'ex-rébellion hutu des FNL, a appelé mercredi à un report des élections dans le pays, estimant la crédibilité du processus déjà mise en doute. Le pays, secoué par des manifestations d'opposants à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza depuis plus de 10 jours, tient des élections législatives et communales le 26 mai et une présidentielle le 26 juin.
"Vu le contexte, il faut un report des élections, c'est même impératif, la crédibilité du processus électoral est déjà mise en doute", a déclaré M. Rwasa. Le chef historique des Forces nationales de libération (FNL) a dénoncé une violation de la Constitution par le président de la République, son parti le Cndd-FDD mais aussi la Cour constitutionnelle elle-même. Les opposants à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, jugent cette nouvelle candidature anticonstitutionnelle, ce que le camp présidentiel réfute. Mardi, la Cour constitutionnelle a donné raison au chef de l'Etat, mais les opposants à M. Nkurunziza refusent de reconnaître cette décision, estimant que cette juridiction est inféodée au pouvoir. M. Rwasa a aussi dénoncé le comportement des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, selon lui armés et équipés comme des policiers. Ces Imbonerakure, qualifiés de milices pas l'ONU, sont accusés de campagne d'intimidation contre les opposants. Ils n'ont jamais caché leur volonté d'en découdre si leur champion ne pouvait pas se représenter. L'opposant a également dénoncé le comportement de la police, qui a tiré à balles réelles sur des manifestants. "Comment peut-on nous assurer que l'on peut aller faire campagne pour les législatives et les communales", s'est-il interrogé. "Il faut le désarmement des Imbonerakure et puis regardez cette police qui est censée sécuriser les élections", a-t-il lancé. "Il faut une sécurisation des élections par des personnes beaucoup plus neutres en tout cas, pas ces policiers que nous voyons aujourd'hui". Les manifestations, qui ont débuté le 26 avril, ont été émaillées de heurts entre manifestants et policiers. Les violences ont déjà fait au total 14 morts. |