@rib News, 06/05/2015 – Source AFP Le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés, Antonio Guterres, s'est dit mercredi extrêmement inquiet de la crise politique au Burundi, déplorant que plus de 35.000 réfugiés burundais aient déjà fui dans les pays voisins. Nous sommes extrêmement inquiets, a-t-il déclaré devant la presse à Nairobi. Nous avons déjà plus de 20.000 réfugiés au Rwanda, probablement 8.000 à 10.000 en Tanzanie et 4.000 à 5.000 en République démocratique du Congo, et la crise est loin d'être finie.
Nous pensions nous n'aurions plus jamais à discuter de la question de réfugiés burundais, mais malheureusement, nous avons un exode significatif de Burundais, a-t-il ajouté. Cela doit cesser, nous avons assez de crises dans le monde. Au Rwanda notamment, les réfugiés burundais disent fuir des campagnes d'intimidation perpétrées par les jeunes du parti au pouvoir au Burundi, les Imbonerakure, contre les opposants au chef de l'Etat sortant Pierre Nkurunziza, dont la candidature à la présidentielle du 26 juin a déclenché une vague de manifestations dans la capitale Bujumbura. Les manifestations, dans lesquelles s'affrontent parfois violemment les opposants à un troisième mandat de M. Nkurunziza et la police, ont débuté au lendemain de l'investiture du chef de l'Etat par son parti le 25 avril. Les violences ont déjà fait au moins 14 morts. Les opposants à un troisième mandat le jugent inconstitutionnel, ce que réfute le camp présidentiel. Depuis des mois, la communauté internationale et les pays de la région craignent que cette nouvelle candidature de Pierre Nkuruziza ne débouche sur des violences à grande échelle. L'histoire post-coloniale du Burundi est marquée par des massacres interethniques et une longue guerre civile (1993-2006) qui avaient déjà débouché sur des vagues massives de réfugiés. En 1972, un massacre ethnique avait poussé des centaines de milliers de Burundais à l'exil. D'autres les avaient rejoints durant la guerre civile. La Tanzanie, notamment, en avait alors accueilli près d'un million. Une grande partie d'entre eux étaient rentrés après la fin du conflit. Mercredi, M. Guterres rappelé que le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait aidé 500.000 Burundais à rentrer chez eux dans la sécurité et la dignité et 200.000 autres à s'établir dans des pays tiers. |