La Croix, 7/5/15 Les évêques du Burundi préoccupés par le climat de tension de leur pays « Nous recommandons vivement la voie des élections pour que le pays ne manque pas d’institutions élues par le peuple et qu’elles jouissent de sa confiance » affirment les évêques du Burundi, dans un message publié jeudi 7 mai par l’agence Fides. Ils font référence à la situation du pays, en proie depuis le 26 avril aux manifestations contre la candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza, aux élections de juin, en vue d’un troisième mandat, en violation du texte constitutionnel qui n’en prévoit que deux.
Dans leur message, les évêques se déclarent préoccupés par le climat de tension dans lequel vit le pays : affrontements entre la police et les manifestants se soldant par des morts et des blessés, fermeture des écoles et des bureaux, fuite de la population et personnes dormant hors de leur domicile par peur d’être tuées, crainte diffuse d’une reprise de la guerre civile. Ils demandent à ce « que tous ceux qui sont chargés de cette responsabilité fassent tout pour que les élections aient lieu en toute sécurité, en toute liberté de mouvement pour les candidats et les électeurs, dans une compétition donnant aux candidats les mêmes chances de présenter leurs projets de société et de faire leur propagande en toute quiétude ». Les évêques burundais demandent en outre « la sécurité partout, afin que les réfugiés rassurés, reviennent chez eux, que les services reprennent tout normalement, que les élèves et étudiants retournent dans leurs écoles, que la rumeur faisant état d’une distribution des armes aux jeunes affiliés aux partis soit vérifiée et si elle est avérée, qu’il y ait un désarmement systématique et non sélectif » afin de faire en sorte que les élections n’aient pas lieu sous la menace des armes. Ils invoquent la voie du dialogue, qui a conduit aux accords d’Arusha, mettant fin à une décennie de guerre civile. Ils soulignent en outre que « gouverner est une grande mission de servir tout le monde ». Pour cela, les dirigeants du pays ne doivent pas « chercher seulement leurs intérêts personnels ou sectaires. Celui qui veut bien gouverner accepte d’être comme le père de toute la nation. Or un bon père est celui qui peut même renoncer à son droit lorsqu’il voit que c’est cela qui constitue le salut de sa famille ». Cl.H. avec Fides
Radio Vatican, 07/05/2015 Au Burundi, les évêques appellent à la responsabilité des acteurs politiques La situation est très tendue à Bujumbura, la capitale du Burundi, où des heurts ont opposé des partisans du gouvernement à un petit groupe de manifestants contestant la candidature du président Pierre Nkurunziza. Des violences qui, selon la Croix Rouge, auraient fait trois morts et plusieurs blessés. L'armée a dû intervenir pour contrer la colère des manifestants qui avaient pris en chasse un jeune du parti au pouvoir. Depuis plusieurs semaine, la tension monte dans le pays. L’Église burundaise s’inquiète de la dégradation de la situation. Les évêques du pays appellent au calme et à la responsabilité des acteurs politiques. Dans leur message transmis à l’agence Fides, les évêques burundais se déclarent préoccupés par le climat de tension dans lequel vit le pays : affrontements entre la police et les manifestants se soldant par des morts et des blessés, fermeture des écoles et des bureaux, fuite de la population et personnes dormant hors de leur domicile par peur d’être tuées, et même crainte diffuse d’une reprise de la guerre civile. Les prélats demandent ainsi que tout soit fait pour que les élections aient lieu en toute sécurité, en toute liberté de mouvement pour les candidats comme pour les électeurs. L’Église burundaise rappelle que les dirigeants du pays ne doivent pas « chercher seulement leurs intérêts personnels ou sectaires ». Un message à peine voilé au président Nkurunziza qui brigue un troisième mandat : « Celui qui veut bien gouverner accepte d'être comme le père de toute la nation. Or un bon père est celui qui peut même renoncer à son droit lorsqu'il voit que c'est cela qui constitue le salut de sa famille », précisent les évêques qui s’adressent aussi aux jeunes du Burundi en les exhortant à ne pas se laisser manipuler pour commettre des actes de violence. L’Union africaine a estimé pour sa part que la situation au Burundi n’était « pas propice » à l’organisation d’élections. |