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@rib News, 12/05/2015 ● Politique - Lors de l’ouverture de la campagne électorale pour les communales et les législatives pour le compte du CNDD-FDD, le président de la République a fait savoir que les accords d’Arusha constituent une loi ordinaire. Devant les membres de son parti à Muyinga, Pierre Nkurunziza a fustigé ceux qui entretiennent une confusion entre les accords d’Arusha et la constitution estimant que cette dernière est la loi suprême du pays. Il a aussi annoncé que la police qui tire sur les manifestants est en légitime défense.
- L’ADC-Ikibiri estime qu’elle ne voit pas comment les élections vont se dérouler au Burundi. Selon le président de cette coalition des partis politiques de l’opposition, malgré la situation qui prévaut au Burundi suite au comportement de Nkurunziza et les siens, si les élections ont lieu, elles ne seront pas boycottées. Léonce Ngendakumana affirme que tous participeront aux élections ou personne ; ceci pour dire que soit les élections ont lieu, et tout le monde y participe, soit elles n’ont pas lieu et personne n’y participe. Il trouve que le problème de tout cela réside au niveau de la candidature présidentielle où Nkurunzia veut se maintenir malgré la fin de ces deux mandats constitutionnels. Il ajoute aussi que cette coalition n’a pas voulu présenter une candidature contre une personne qui a fait un coup de force contre la constitution du Burundi et les accords d’Arusha. Il trouve que dans cette perspective, Nkurunziza a mis en place des groupes miliciens qui sont composés des jeunes Imbonerakure affiliés à son propre parti. Il constate toutefois que malgré tout cela, les manifestations contre cette candidature doivent être maintenues afin de le contraindre à revenir sur sa décision. - La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) affirme que plus de 80% du financement électoral avait été promis par les pays qui ont déjà annoncé la suspension de ce financement. Selon le porte-parole de cette commission, cela va sûrement avoir des impacts négatifs sur le processus électoral. Prosper Ntahorwamiye assure pourtant que la CENI continue son travail et que le gouvernement va essayer de chercher les fonds manquants. Sur la question de report des élections, il assure qu’une évaluation entre tous les partenaires techniques et financiers permettra de prendre la décision adéquate. - Les manifestations contre la 3ème candidature de Pierre Nkurunziza ont continué ce mardi dans le pays. Dans la commune urbaine de Buterere, les manifestants ont barricadé toutes les rues des quartiers de cette commune. La police a essayé de les débloquer mais en vain. Au moment des accrochages, les policiers ont tiré des balles réelles, ce qui a causé la mort d’un jeune manifestant et 4 policiers ont été blessés. Les manifestants ont alors emporté la dépouille mortelle vers le domicile de l’administrateur de Buterere. Arrivés là-bas, ils ont incendié le véhicule de service de ce dernier ainsi que tout ce qui se trouvait à l’intérieur de sa maison. Ils ont également incendié les permanences du parti CNDD-FDD dans cette commune après y avoir découvert 2 tenues militaires, 5 bérets militaires ainsi que 5 fusils. Ils ont refusé de remettre ces effets à qui que ce soit avant l’arrivée des journalistes. A la permanence du parti CNDD-FDD du quartier Buterere II tout près du domicile du commissaire Ayubu, ils n’ont rien trouvé de compromettant, mais ils ont mis le feu à cette infrastructure du parti présidentiel. Certains manifestants ont affirmé qu’ils sont du CNDD-FDD mais qu’ils ne veulent pas de la candidature de Pierre Nkurunziza. - Dans la commune urbaine de Cibitoke dans les quartiers de Cibitoke et Mutakura, les manifestants avaient bloqué les routes même si ce lundi, la police et les militaires avaient essayé de les débloquer. Les manifestants ont intensifié les barrages avec plus de colère affirmant que c’est la police qui les a provoqués en lançant des gaz lacrymogènes contre des manifestants paisibles. - Dans la commune urbaine de Ngagara, les manifestants étaient très nombreux et ont circulé dans les différents quartiers de cette commune. Arrivés au niveau de la PAFE à Kigobe, il ont brûlé une moto et deux véhicules dont un de type Coaster de transport en commun et un autre de type Toyota double cabine de plaque jaune. Les manifestants ont d’abord fait descendre les passagers de ces véhicules avant de les brûler. - Dans la commune urbaine de Nyakabiga, la police a lancé des gaz lacrymogènes au sein des manifestants pour les empêcher d’atteindre les routes principales. Ils s’éaient en effet rencontrés avec ceux venus de Bwiza, et Jabe et formaient 5 grands groupes. Une particularité s’est fait remarquer depuis ce lundi. Les femmes et les filles sont nombreuses et étaient au-devant à 50 m des hommes. Après que les manifestants aient été contraints par la police de rebrousser chemin, certaines femmes ont refusé de rentrer et ont décidé de suivre les hommes. - Dans la commune urbaine de Musaga, plusieurs femmes étaient aussi en route demandant que Pierre Nkurunziza cède le pouvoir. Certaines avec des Bibles à la main, étaient elles aussi devant les hommes et demandaient que ceux qui ont été arrêtés soient libérés. Elles ont même fait une prière pour le Burundi. Arrivés au niveau du petit séminaire Kanyosha, les policiers les ont bloqués et ils se sont assis dans la route qui entre dans le quartier Kinanira. Après avoir chanté l’hymne national, les femmes se sont rendues à la maison et les manifestations se sont poursuivies avec les hommes et certaines femmes qui ont refusé de rentrer. - Dans la commune urbaine de Kanyosha les manifestants ont voulu rejoindre ceux de Musaga bloqué la route RN3 vers Rumonge. Durant près de 30 minutes, la police a réussi à la déloger. - Les routes de la commune Kinindo étaient elles aussi impraticables ce mardi suite aux manifestations contre un 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. - Dans la commune de Kanyosha en province de Bujumbura, plus de 400 manifestants venus de Muyira se sont rassemblés et ont fait une marche vers le chef-lieu de la commune situé à Ruyaga à plus de 6 km. Ils étaient composés surtout de jeunes, quelques femmes ainsi que certains hommes. Ils assurent que le service public est suspendu même au centre de santé. Selon eux, l’objectif est le palais présidentiel pour demander au président Nkurunziza de dégager. - Dans la commune de Mugongomanga, les manifestants se sont rencontrés comme d’habitude au centre d’Ijenda et ont bloqué la route RN7. Ils précisent qu’ils vont lutter contre cette candidature de Pierre Nkurunziza jusqu’à ce que ce derneir la retire puis qu’elle est contraire à la constitution et aux accords d’Arusha. ● Sécurité - Deux cadavres ont été découverts dans la commune urbaine de Kanyosha le matin de ce mardi. Selon les militaires sur place, ces personnes auraient été tuées par une grenade qu’elles possédaient elles-mêmes à voir l’était de leurs corps. En effet, l’un d’elles avait été amputé de son bras et une partie de sa jambe. Selon des sources sur place, ces personnes seraient des Imbonerakure et seraient même connues dans ce milieu comme étant parmi ceux qui intimident la population. - Dans la commune de Mugamba de la province Bururi, les manifestants ont brûlé ce lundi soir vers 17h un véhicule de type KIA appartenant à l’OTB Tora qui venait de prendre le thé dans les montagnes de la même commune. Ce véhicule a été arrêté au niveau de la localité Nyagasasa alors qu’il était chargé de thé. Les manifestants contre un 3ème mandat de Pierre Nkurunziza ont estimé qu’il s’agit d’une punition infligée à l’OTB qui fournit de temps en temps des véhicules à la police qui vient mater les manifestants. ● Société - L’association Burundaise des Radiodiffuseurs (ABR) fait savoir qu’elle subit des pertes énormes suite à la fermeture de la RPA sur toute l’étendue du territoire national, la fermeture des radios Isanganiro et Bonesha FM à l’intérieur du pays, la fermeture des studios de cette association et la coupure des lignes téléphoniques de toutes les radios privées non proches du pouvoir. Le président de cette dernière précise que cela est ainsi alors qu’aucune faute commise n’a été communiquée aux concernés. Ainsi, Patrick Nduwimana constate que tout cela ne vise que l’opacité dans les élections en préparation. Il demande par la suite aux bailleurs qui appuyaient le processus électoral via cette association de patienter avant de débloquer leurs aides. Il annonce de même que cette association va saisir les tribunaux tant internes qu’externes contre ces différentes décisions. En attendant, il demande au gouvernement du Burundi d’ouvrir ces radios et à L’ONATEL d’ouvrir les lignes téléphoniques de ces radios. - La confédération syndicale COSYBU constate que les travailleurs ne peuvent pas se présenter au travail à leurs différents postes d’attache suite à l’insécurité qui prévaut dans le pays et surtout dans la ville de Bujumbura. Elle trouve même ceux qui vont au service sont malmenés par certains manifestants qui les obligent de rester chez eux ou d’y retourner ou bien de se joindre à eux pour dire non à la candidature de Pierre Nkurunziza. Elle demande donc que la sécurité soit rétablie pour que les travailleurs regagnent leurs lieux de travail. |
