@rib News, 19/05/2015 – Source AFP Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders (photo), s'est déclaré lundi favorable à un report des élections au Burundi, un pays plongé dans une crise politique et où le président burundais Pierre Nkurunziza a repris les commandes du pouvoir après une tentative avortée de coup d'Etat. "Ce qui commence à être discuté manifestement par le gouvernement lui-même comme par la Céni (la Commission électorale nationale indépendante), c'est la nécessité d'un report", a-t-il affirmé en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles.
Les chefs de la diplomatie des 28 ont notamment condamné la tentative de coup d'état au Burundi et ont appelé les acteurs burundais de résoudre leurs différends "de manière pacifique" dans des conclusions adoptées lundi. Ils ont également réclamé de la "retenue" pour éviter une nouvelle escalade de la tension dans ce petit pays d'Afrique centrale où des élections législatives et communales sont prévues le 26 mai, avant une présidentielle fixée au 26 juin. Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis fin avril, avec un mouvement de contestation populaire contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin. Ces manifestations, interrompues par la tentative manquée de coup d'Etat la semaine dernière et avant cela sévèrement réprimées par la police, ont été émaillées de nombreuses violences qui ont fait une vingtaine de morts. "Je ne vois pas très bien comment tenir le calendrier électoral de manière raisonnable", a affirmé M. Reynders, en faisant principalement allusion aux scrutins du 26 mai. Le ministre a notamment souligné que la liberté d'expression devait jouer pour que les élections puissent se tenir dans de bonnes conditions, alors que plusieurs radios ont été détruites durant la tentative de putsch menée par le général Godefroid Niyombare. M. Reynders a encore appelé les autorités burundaises à "ne pas partir dans une logique de violence" à l'égard des putschistes, de la société civile et de l'opposition, tout en défendant le principe d'une "justice équitable" envers ceux qui ont tenté de prendre le pouvoir par la force. |