@rib News, 20/05/2015 Les manifestations continuent bien malgré les menaces de l’état, la police et les services secrets au Burundi. Ce mercredi a été la plus chaude. Le coup d’envoi avait été donné hier soir (mardi) a Musaga par les leaders de l’opposition et la société civile en campagne contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Depuis tôt le matin, la police était mobilisée dans tous les quartiers avec d'ailleurs l'ordre de tirer sur les manifestants comme certains le disaient aux manifestants. A Musaga, Nyakabiga et Cibitoke et ailleurs, des tirs se sont fait entendre pour disperser la foule mais en vain. Les habitants de Kanyosha aussi au sud de la capitale étaient au rendez-vous pour protester contre la volonté du président Nkurunziza pour se représenter pour la 3eme fois. [Photo : Pick-up de la Police saisi par les manifestants à Musaga]
A Nyakabiga, un soldat a reçu une balle dans son cœur de la part d'un policier qui tirait sur les manifestants. Fâchés par l'incident, les militaires ont failli s'en prendre aux policiers. Ces derniers se sont regroupés près de l'Université du Burundi tandis que l'armée a été rassemblée près de l'Ecole SOS à Nyakabiga. Une tension était palpable et même des coups de feu ont suivi n’eut été l'intervention du responsable de l'armée sur place. Le chef d’état-major Prime Niyongabo y est arrivé après mais ça n’a pas calmé les esprits surchauffés par la mort de ce militaire, un deuxième tué par les policiers depuis le début des manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. L'hôtel Niwakal accusé d’abriter des snipers du régime qui tirent sur les manifestants a été attaqué et vandalisé. Il appartient à Marie Laurentine Kanyana, un membre de la cour constitutionnelle en même temps vice-Gouverneur de la BRB. Sa famille est proche de celle du président Nkurunziza. A Musaga, la police a dû céder face à la détermination des manifestants. Les policiers ont d'ailleurs perdu leur véhicule pick-up saisi par manifestants qui ont pris le temps de circuler dans les quartiers du sud avec ce pick-up de la police qu'ils venaient de confisquer (photo). Les opposants eux ne comptent pas arrêter les manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza malgré le report au 5 juin des élections initialement prévues pour le 26 mai. Selon pas mal de réaction des opposants, le but ultime est de faire respecter les accords d'Arusha et la Constitution "violés par Nkurunziza en cherchant briguer un troisième mandat". |