@rib News, 20/05/2015 – Source AFP Une opération de police était en cours mercredi en début d'après-midi à Bujumbura dans le quartier contestataire de Musaga, pour tenter de disperser plus d'un millier de manifestants hostiles au président Pierre Nkurunziza, a constaté un journaliste. Des tirs nourris, parfois en courtes rafales, étaient audibles en provenance de ce quartier de la périphérie est de la capitale, où des journalistes ont été menacés verbalement par des policiers et forcés de quitter momentanément les lieux.
Toute la matinée, les manifestants y ont affronté à coups de pierre les policiers, arrivés en nombre aux premières heures de la journée, qui ont d'abord riposté par des tirs en l'air, puis parfois par des tirs au jugé, au niveau du sol et à hauteur d'homme. Au moins un manifestant a été blessé à la jambe, a-t-on constaté. Les policiers ont été repoussés à la périphérie de Musaga par des manifestants exultant et reprenant en chœur l'hymne national burundais. Les policiers sont revenus en force peu après et ont pu de nouveau y pénétrer, empruntant parfois des ruelles adjacentes, où ils progressaient sous des pluies de pierres des protestataires. Quittez le quartier, sinon nous allons vous fusiller avec les manifestants!, a lancé un général de police à des journalistes sur place, qui ont dû quitter les lieux. Si vous ne quittez pas, on vous enterrera ici, a également menacé son adjoint. Vous ne pouvez plus rentrer, il y a une opération de police en cours, a expliqué un autre policier. Malgré ces menaces, les journalistes ont ensuite pu pénétrer de nouveau dans Musaga. Les principales rues étaient désertes, avec d'innombrables cailloux jonchant la chaussée, et les habitants étaient cloîtrés chez eux. De nombreux tirs étaient audibles dans tout le quartier. Depuis les ruelles adjacentes, de petits groupes de manifestants continuaient de harceler à coups de pierres les policiers, qui ripostaient par des tirs au coup par coup ou en courte rafale, a-t-on constaté. |