BBC Afrique, 31 mai 2015

Burundi/Elections : "A la Céni de décider"

Les chefs d’Etat des pays d'Afrique de l'Est ont réclamé ce dimanche la fin des violences au Burundi et le report, de six semaines au moins, de toutes les élections. Ils ont exprimé cette position lors d’un sommet tenu à Dar es Salam, la capitale de la Tanzanie.

Il appartient à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de reporter les élections ou de les maintenir aux dates prévues, a déclaré à la BBC le porte-parole de la présidence burundaise, Gervais Abayeho.

"Le gouvernement du Burundi prend bonne note de la décision du sommet des chefs d’Etat. (…) Il reste ouvert à cette proposition", a encore dit M. Abayeho.

Selon lui, les conditions d’un déroulement normal des élections existent : "La situation est calme. Je rentre d’une mission à l’intérieur du pays, qui est calme. (…) La situation est normale."

"Nous sommes déçus"

Armel Niyongere, l’un des responsables de la société civile burundaise, n’est pas satisfait de la proposition faite par les chefs d’Etat de la région.

"Nous sommes déçus, car nous ne voyons pas comment il puisse y avoir des élections apaisées dans un mois et demi. Les recommandations du sommet seront difficiles à mettre en œuvre", a-t-il soutenu.

Les manifestations contre la candidature du président burundais à un troisième mandat ont engendré des violences à l'origine de la mort d'une vingtaine de personnes.

Les élections communales et législatives du Burundi sont prévues le 5 juin. Elles seront suivies de la présidentielle, le 26 juin. Les sénatoriales auront lieu le 17 juillet.

M. Nkurunziza, dont le pays fait partie de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est, n’est pas allé au sommet de Dar es Salam.

Il s’est fait représenter par son ministre des Relations extérieures.