@rib News, 10/06/2015 – Source AFP Les élections législatives et communales au Burundi, agité depuis fin avril par une grave crise politique, se dérouleront le 29 juin et la présidentielle le 15 juillet, selon un décret présidentiel publié mercredi sur le site de la présidence burundaise. Les législatives, initialement prévues le 26 mai, avaient été reportées une première fois au 5 juin, puis sine die la veille du scrutin, rendant incertaine la tenue de la présidentielle comme prévu le 26 juin.
Un sommet des chefs d'Etat est-africains le 31 mai à Dar es Salaam avait recommandé le report des scrutins d'au moins un mois et demi au Burundi, où la communauté internationale estime que le climat ne permet pas des élections crédibles en l'état. Bujumbura et dans une moindre mesure plusieurs localités de province sont agitées depuis le 26 avril par un mouvement de contestation émaillé de violences contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un nouveau mandat, que ses adversaires jugent inconstitutionnel. Les citoyens burundais remplissant les conditions requises par la loi sont appelés à participer aux élections des conseils communaux et des députés qui se tiendront le 29 juin 2015 et à l'élection du président de la République qui se tiendra le 15 juillet 2015, indique le décret portant report des élections des conseils communaux, des députés, du président de la République et des sénateurs. L'élection des sénateurs - au scrutin indirect - par les conseillers communaux aura lieu le 24 juillet, selon ce décret. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait proposé lundi un report des législatives et communales au 26 juin et de la présidentielle au 15 juillet. Les opposants au 3e mandat du président Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, avaient rejeté mardi ce calendrier, posant des conditions préalables à l'organisation du scrutin - nouvelle commission électorale, désarmement de la ligue de jeunesse du parti au pouvoir et abandon par le chef de l'Etat de sa candidature, notamment. Mais le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba avait souligné qu'une fois fixé par décret, le calendrier électoral serait définitif et qu'il n'y aurait pas d'énième report des élections, ajoutant que la candidature de M. Nkurunziza n'était pas négociable. La communauté internationale craint que la situation actuelle dégénère en violences à grande échelle, dans un pays à l'histoire post-coloniale marquée par des massacres entre hutus et tutsis et qui peine à se remettre d'une longue et sanglante guerre civile (1993-2006). |