@rib News, 22/06/2015 – Source AFP L'Union européenne a dénoncé lundi « l'impasse politique au Burundi » et a menacé de sanctions ciblées les responsables « d'actes de violences et de répression » ou ceux qui y « entraveraient la recherche d'une solution politique ». « L'impasse politique au Burundi, la dégradation de la situation sécuritaire et économique, comportent des effets graves pour la population et des risques pour la région toute entière », indiquent dans un communiqué les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à Luxembourg.
« L'UE est déterminée à adopter, le cas échéant, des mesures restrictives ciblées à l'encontre de ceux dont l'action aurait conduit ou conduirait à des actes de violence et de répression, à de graves violations des droits de l'homme, et/ou entraverait la recherche d'une solution politique », ajoutent-ils. Ils demandent à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, « d'initier un travail préparatoire sur les sanctions qu'ils pourraient imposer ». Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce, le 26 avril, de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat. Essentiellement concentrées à Bujumbura, mais aussi dans quelques foyers en province, les manifestations ont été émaillées de heurts entre les contestataires et la police, qui a souvent ouvert le feu à balles réelles. Les diverses violences liées à la contestation --affrontements, explosions de grenades, meurtres-- ont fait au moins 70 morts, selon une organisation burundaise de défense des droits de l'homme. « L'UE exprime sa forte préoccupation quant au nombre de victimes et aux cas de violations graves des droits de l'homme depuis le début de la crise, notamment les abus attribués aux forces de sécurité et membres des Imbonerakure qualifiés par l'ONU de milice du parti au pouvoir », indiquent les ministres dans leurs conclusions. « L'UE appelle (...) tous les acteurs burundais à reprendre le dialogue sur toutes les questions faisant l'objet de divergences entre les parties », poursuivent-ils. Elle réitère, dans le sillage de l'Union africaine et la Communauté d'Afrique de l'Est, qui jouent les médiateurs entre le gouvernement et l'opposition, que les conditions propices à l'organisation des élections ne sont pas réunies actuellement. « Il est fort probable que ces conditions ne puissent pas être réunies dans les délais prévus par la constitution burundaise. L'UE exhorte le gouvernement du Burundi à accepter la réalité de ce constat », ajoutent les ministres. Les législatives ont déjà été reportées à deux reprises et la présidentielle une fois. Les législatives sont désormais fixées au 29 juin et la présidentielle au 15 juillet. Malgré la pression de la communauté internationale qui dénonce un climat peu propice, le gouvernement a exclu de reporter une nouvelle fois les scrutins. |