@rib News, 30/06/2015 - Source AFP Le président burundais Pierre Nkurunziza a appelé mardi soir la communauté internationale à "respecter l'indépendance" du Burundi, au lendemain d'élections dont elle a largement condamné la tenue mais qui, selon lui, "se sont très bien passées". Le pays a voté lundi pour des législatives et des communales qu'ONU, partenaires européens et américain, Union africaine (UA) et pays de la région avaient appelé à reporter en raison d'un climat empêchant des "élections crédibles".
Le pays est le théâtre depuis fin avril d'un mouvement de contestation émaillé de violences ayant fait au moins 70 morts contre la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat, que ses opposants estiment inconstitutionnel, lors de la présidentielle prévue le 15 juillet. "Nous vous demandons (...) de nous respecter et de respecter notre indépendance", a lancé le chef de l'Etat à la communauté internationale dans un discours à la Nation avant la fête nationale mercredi. "Nous vous demandons de nous appuyer dans les travaux de développement, dans le renforcement de notre indépendance", a-t-il poursuivi. Les principaux partenaires du Burundi, pays très dépendant de l'aide internationale, ont gelé une partie de leur aide. L'Union européenne (UE), premier partenaire du pays, a menacé lundi d'engager des mécanismes de suspension de sa coopération. Les scrutins de lundi "se sont très bien passés", s'est félicité M. Nkurunziza, estimant que leur boycott par l'opposition "ne devrait donc pas être un problème devant préoccuper les Burundais et le monde entier". "Ce n'est pas la première fois que nous le voyons", a-t-il souligné, rappelant que l'opposition avait boycotté de précédents scrutins, notamment en 2010. Par ailleurs, présentant ses condoléances aux familles des soldats burundais tués lors de "missions de paix, notamment en Somalie", il a implicitement menacé de retirer de ce pays le contingent de 5.000 hommes que le Burundi fournit à la force de l'UA (Amisom). "Au stade où nous sommes, c'est une obligation pour les institutions qui sortiront des élections en cours de s'asseoir et réfléchir, avec tous ceux qui sont concernés et à la lumière de ses conséquences, si nous devrions poursuivre cette mission qui nous honore", a déclaré le chef de l'Etat. Des dizaines de personnes, en majorité des soldats burundais, ont été tuées le 26 juin à Lego, au nord-ouest de la capitale Mogadiscio, par les islamistes shebab dans l'attaque d'une base de la force de l'Amisom, selon des témoins. |