RFI, 08-07-2015 Burundi : pas encore d’annonce sur un report de la présidentielle Les dernières élections locales ont été boycottées par l’opposition qui avec la communauté internationale dénonce un problème d'insécurité, des intimidations et un manque de pluralisme politique créant un climat et des conditions impropres à la tenue d'élections. C'est dans ce contexte que lundi, les chefs d'Etat de la Communauté est-africaine ont demandé au Burundi de reporter la présidentielle prévue le 15 juillet.
Le pouvoir burundais, qui a jusqu'ici systématiquement refusé tout nouveau report en arguant d'un risque de vide institutionnel - le mandat de Pierre Nkurunziza s'achevant le 26 août - n'a pas encore officiellement réagi à cette demande de glissement du calendrier électoral. D'ailleurs, officiellement, rien n’a encore changé : le président candidat Pierre Nkurunziza poursuit sa campagne électorale comme si de rien n’était. Mais dans les coulisses, on réfléchit intensément à la réponse à donner aux chefs d’Etat de la région. Ils ont proposé, lors du sommet de Dar es-Salaam, un report de la seule présidentielle au 30 juillet que le gouvernement avait fixé unilatéralement à mercredi, le 15. Le pouvoir au Burundi a obtenu satisfaction sur deux points essentiels pour lui : la légitimation de la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat très contestée et celle des législatives et des communales boycottées par l’opposition. Il envisage donc de faire un geste en direction la région, histoire de montrer qu’il est conciliant, même s’il ne cède sur rien d’essentiel. Mais, prévient le président du parti au pouvoir, Pascal Nyabenda, tout nouveau report doit respecter les délais constitutionnels, c'est-à-dire ne pas aller au-delà du 26 juillet. L’opposition remontée L’opposition ne décolère pas, d’autant qu’elle a appris que les chefs de la diplomatie de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est avaient d’abord jugé que les législatives et les communales, organisées par Bujumbura, n’étaient pas crédibles, explique Agathon Rwasa. Une information confirmée par des sources diplomatiques. Ils avaient donc recommandé que ces scrutins soient repris en même temps que la présidentielle, mais tout à basculé au cours de la réunion des chefs d’Etat où n’était présent que le président Tanzanien Jakaya Kikwete et son homologue ougandais Yoweri Museveni, désormais médiateur dans la crise burundaise. Dans ces conditions, l’opposition burundaise dit se méfier de la solution « à la kényane » qu’on veut lui proposer, c'est-à-dire avec Nkurunziza à la tête du pays et un vice-président issu de l’opposition radicale. |