APA, 09-07-2015 Juba (Sud du Soudan) - Le mandat du président, Salva Kiir (photo) a été officiellement prolongé de trois ans par le parlement sud-soudanais alors que son mandat de cinq ans a expiré en mai dernier, a appris APA jeudi. Elu en 2010 pour un mandat de cinq ans, le président Kiir va, à la faveur de ce vote du parlement, rester au pouvoir jusqu'au 9 Juillet 2018. Après la cérémonie d'investiture tenue à l'Assemblée national mercredi, M. Kiir a promis de mettre fin à un an et demi de conflit sanglant dans son pays.
"Le 8 Juillet 2015 est le début d'une période de transition de trois ans dans le pays'', a affirmé le président, ajoutant qu'il ‘'est important de noter que nous augurons les trois années d'extension du mandat présidentiel, après que j'ai complété les cinq (5) ans de mandat en tant que président de la République du Soudan du Sud, suite à ma victoire à l'élection présidentielle de 2010''. Salva Kiir a donné l'assurance qu'au cours de ces trois années supplémentaires que lui a accordé le parlement, il mettra tout en œuvre pour parvenir à la paix et au développement. ‘'Le président n'aura pas besoin de prêter serment officiellement car il assume actuellement le mandat présidentiel'', a pour sa part indiqué le porte-parole de l'Assemblée nationale, Thomas Wani. Le chef rebelle Sud-soudanais, Riek Machar a toutefois rejeté le vote du parlement, au motif que la légitimité du président Salva Kiir a expiré puisque son mandat de cinq ans est fini. Partant de là, le président Kiir doit démissionner et ouvrir la voir à de nouvelles élections, a souligné Machar dans un communiqué redu public peu après le vote du parlement. Il a en outre mis en garde contre une crise constitutionnelle dans le pays, ajoutant que la législature du parlement avait également expiré. ‘'Les mandats des gouverneurs d'État et de leurs assemblées législatives des états respectives expirent également par la même occasion », a ajouté Machar. Le Soudan du sud célèbre ce jeudi le 4ième anniversaire de son indépendance. Washington dénonce la prolongation du mandat de Salva Kiir Juba (Soudan du Sud) - Les Etats-Unis ont vivement critiqué la prolongation du mandat de Salva Kiir à la tête du Soudan du Sud pour une période supplémentaire de trois ans, dans l’attente des élections, estimant que cette décision a “épuisé sa légitimité et bouleverse la démocratie” dans cette jeune nation. Susan Rice, la Conseillère pour la sécurité nationale à la Maison Blanche a recommandé jeudi la mise en place d'un gouvernement de transition qui pourra servir avec légitimité et représenter les besoins et les aspirations des Soudanais du Sud. Dans un message vidéo, Mme Rice a fermement critiqué les deux parties du conflit au Soudan du Sud, accusant le président Kiir et le chef rebelle Riek Machar de ‘'gourmands et d'avides de pouvoir''. “Le président Kiir et Riek Machar, ainsi que leurs alliés sont responsables de cette nouvelle guerre et ce désastre... Le président Kiir et Riek Machar préfèreraient chicaner sur le pouvoir personnel plutôt que de s'entendre sur des solutions”, a ajouté Susan. Elle a aussi souligné qu'au cours des derniers 19 mois, le gouvernement sud soudanais a ‘'démissionné de ses responsabilités, échoué dans la protection de ses citoyens et ruiné sa légitimité''. ‘'Au lieu de discuter des voies et moyens de résoudre le conflit, il a bouleversé la démocratie et prolongé unilatéralement son mandat”, a-t-elle déclaré. Ces critiques de Rice surviennent après que Washington a annoncé qu'il imposait des sanctions contre des généraux du Soudan du Sud aussi bien dans les forces gouvernementales que du côté des rebelles que les Etats-Unis accusent d'attiser le conflit depuis 2013. Dans un discours prononcé jeudi à l'occasion de la commémoration du quatrième anniversaire de l'indépendance du Soudan du Sud, Le président Kiir a qualifié ‘'d'insensé'' le conflit et condamné les sanctions imposées au plus jeune Etat du monde qu'il juge ‘'contre-productives''. Kiir a soutenu que la prolongation de son mandat au pouvoir était nécessaire pour la paix dans le pays. Le chef des rebelles, Riek Machar a condamné cette prolongation qui selon lui n'a aucune légitimité, car le mandat de cinq ans de Kiir est déjà arrivé à expiration. |