@rib News, 10/07/2015 - Source AFP Les autorités burundaises ont demandé à la Commission électorale de travailler à un report de la présidentielle prévue le 15 juillet, mais pas au-delà du 26 juillet, selon un communiqué officiel publié sur le site officiel de la présidence burundaise. Réunis le 6 juillet à Dar es Salaam, les chefs d'Etat de la Communauté est-africaine (EAC) ont demandé un report de la présidentielle au 30 juillet, afin de donner le temps au président ougandais Yoweri Museveni (à droite sur photo, en compagnie du président burundais Pierre Nkurunziza), nommé médiateur dans la crise burundaise, de "mener un dialogue" avec les différentes parties.
L'annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza, qui briguera un troisième mandat, inconstitutionnel selon l'opposition, la société civile et l'Eglise catholique, a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences ayant déjà fait plus de 70 morts. Le gouvernement a "instruit les services techniques compétents de mettre en œuvre la recommandation du Sommet des Chefs d’Etat (de l'EAC) quant au glissement de la date des élections présidentielles", indique son porte-parole Philippe Nzobonariba, dans ce communiqué. Ce report sera toutefois mis en œuvre "dans le strict respect des exigences constitutionnelles en termes des échéances à ne pas dépasser (...) afin d’éviter tout vide institutionnel ainsi que le chaos qui en résulterait", poursuit le porte-parole du gouvernement, citant l'article 103 de la Constitution. Cet article prévoit que l'élection doit avoir lieu au plus tard un mois avant l'expiration du mandat du président sortant, or celui de M. Nkurunziza prend fin le 26 août. "Nous avons déjà donné notre avis technique, qu'il ne faut pas aller au-delà du 26 juillet", a indiqué le porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Prosper Ntahorwamiye, car "au-delà, le Burundi tomberait dans un vide institutionnel". Selon des sources concordantes, la Céni a proposé aux autorités d'organiser le 1er tour de la présidentielle le 21 ou le 22 juillet, afin de tenir compte des délais constitutionnels de proclamation des résultats et de recours. C'est désormais au chef de l'Etat de fixer par décret la nouvelle date de l'élection. L'opposition a annoncé qu'elle boycottait l'ensemble du processus électoral, entamé avec les législatives et communales du 29 juin, dénonçant un "simulacre". La communauté internationale juge que le climat actuel au Burundi ne permet pas des élections crédibles. Les autorités burundaises sont restées sourdes à ses appels à reporter les législatives, remportées de façon écrasante par le CNDD-FDD du président Nkurunziza. |