@rib News, 12/07/2015 - Source Xinhua Le principal groupe d'opposition du Burundi a annoncé samedi qu'il allait boycotter le scrutin présidentiel, reporté du 15 juillet au 21 juillet, tout en soulignant que rien n'a été fait pour créer des conditions favorables aux élections. "Le problème pour les élections n'est pas la date, mais les conditions pour un climat favorable aux élections justes, crédibles et inclusives. Nous n'allons plus au scrutin présidentiel", a indiqué François Bizimana (photo), porte-parole de la principale coalition d'opposition "les indépendants de l'espoir".
Bizimana a indiqué que l'Union africaine (UA) et la Communauté est-africaine (CAE) avaient plaidé pour un "consensus" sur le calendrier électoral via un cadre de dialogue. Deux intermédiaires envoyés par l'ONU, Said Djinnit et Abdoulaye Bathily, ont été rejetés respectivement par l'opposition et le parti au pouvoir. Djinnit, accusé d'être favorable au gouvernement, a été rejeté en juin et début juillet, son successeur Bathily a été rejeté par le parti au pouvoir, qui l'accuse d'"intervenir" dans les affaires internes du pays. Selon Bizimana, "beaucoup de conditions, telles que le désarmement des groupes de jeunes affiliés aux parties politiques, le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, la réouverture des stations de radio et la libération de protestants contre le 3e mandat de Nkurunziza, n'ont pas été respectées". Un décret présidentiel publié samedi stipule que le scrutin présidentiel a été reporté du 15 juillet au 21 juillet. La campagne pour les élections présidentielle a été prolongée jusqu'à 18h00 heure locale du 18 juillet. Le Burundi est dans la tourmente depuis fin avril après l'annonce de la décision de M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat, décision critiquée par les opposants comme une violation de la Constitution. Les affrontements entre les manifestants et la police ont fait plus de 80 morts dans le pays, selon des groupes de défense des droits de l'homme. Le 29 juin, les principaux groupes d'opposition de la nation de l'Afrique de l'est ont boycotté les élections législatives, locales et communales. F Burundi : les conditions de la présidentielle toujours pas réunies,dit l'opposition Deux jours après que le président Pierre Nkurunziza eut décidé de reporter l'élection présidentielle du 15 au 21 juillet, l'opposition burundaise a déclaré dimanche que les conditions ne sont toujours pas réunies pour un bon scrutin et qu'elle ne s'apprête pas à y participer. François Bizimana, porte-parole de la coalition des Indépendants Amizero y'Abarundi, a d'abord évoqué le manque de consensus sur cette date. "La date du 21 juillet ne nous avance pas dans beaucoup de choses parce que le Sommet de Johannesburg en Afrique du Sud a très bien précisé que le calendrier électoral doit être fixé par consensus par les parties prenantes aux élections. A ce que je sache, il n'y a pas eu de consensus autour de cette date. Nous ne voyons donc pas comment on pourrait répondre à un rendez-vous que nous ne connaissons pas", a expliqué M. Bizimana. Il a ensuite fait mention de la facilitation du président ougandais Yoweri Kaguta Museveni qui n'a pas encore réuni toutes les parties prenantes à ces élections pour écouter les points de vue des uns et des autres. "Le président Museveni a été désigné pour assurer la médiation entre les parties prenantes. Jusqu'aujourd'hui, il ne les a pas encore réunies. Nous ne voyons donc pas comment on peut fixer cette date sans n'avoir pas écouté l'opposition et sans avoir participé à la facilitation qui a été confiée au président ougandais", a ajouté le porte-parole des Indépendants Amizero y' Abarundi. Le 3ème sommet de la Communauté est-africaine (EAC) sur la crise burundaise, tenu le 6 juillet à Dar es Salaam en Tanzanie, a invité le Burundi à tenir l'élection présidentielle le 30 juillet, au lieu du 15 juillet, pour que les deux parties en conflit puissent trouver un consensus, et a désigné le président ougandais Yoweri Museveni comme nouveau facilitateur pour mettre fin à la crise burundaise. Quant au parti au pouvoir, le CNDD FDD, qui a désigné le président Nkurunziza comme son candidat à l'élection présidentielle, il a remercié le gouvernement pour ce report qui respecte la Constitution et les propositions de l'EAC. "Ceci respecte effectivement ce qu'a recommandé le Sommet de la Communauté est-africaine (...). En regardant ce qui est dans notreConstitution, il serait difficile pour le gouvernement d'aller jusqu'au 30 juillet", a déclaré le président du CNDD FDD, Pascal Nyabenda. Il a invité les partis de l'opposition à commencer leur campagne électorale et à "travailler au grand jour pendant cette semaine qui vient d'être ajoutée pour montrer qu'ils ont participé effectivement aux élections". Initialement prévu le 26 juin 2015, le scrutin présidentiel burundais a été reporté au 15 juillet et puis au 21 juillet. |