BBC Afrique, 14 juillet 2015 A une semaine de la présidentielle controversée, le président ougandais Yoweri Museveni a entamé mardi à Bujumbura une délicate médiation dans la crise burundaise. Selon le correspondant de la BBC, Museveni est arrivé à Bujumbura mardi. La tâche de Museveni, doyen des dirigeants de la région est-africaine (EAC) qui l'a mandaté sera ardu. [Museveni (photo, centre) a été acceuilli à Bujumbura par le président Pierre Nkurunziza (photo, à droite)]
Deux médiateurs onusiens ont jeté l’éponge tant les parties campent fermement sur leurs positions. "Nous attendons beaucoup plus de Museveni, non pas comme facilitateur ou médiateur, mais comme garant de l'accord d'Arusha puisque c'était lui qui était président de l'initiative régionale pour la négociation de cet accord", a lancé Léonce Ngendakumana, un des principaux opposants à Nkurunziza. En face, le principal conseiller en communication du président Nkurunziza, Willy Nyamitwe, attend que Museveni convainque l'opposition de revenir dans le jeu électoral. "C'est un facilitateur qui connaît la région, qui connaît le Burundi et qui est sage. Nous attendons (...) qu'il parvienne à convaincre le reste de l'opposition radicale qui veut toujours pratiquer la chaise vide, que pour atteindre, arriver au pouvoir il faut passer par la voie des urnes", a estimé M. Nyamitwe. Au pouvoir depuis 1986, M. Museveni est lui-même accusé de vouloir s'accrocher au pouvoir en se représentant en 2016 en Ouganda. Le président ougandais doit rester 24 heures à Bujumbura, et rencontrer également les anciens chefs d'Etat burundais, qui ont eux-mêmes demandé le départ de Pierre Nkurunziza. Depuis deux mois et demi, des violences meurtrières, un coup d'Etat manqué et désormais des affrontements entre l'armée et des rebelles ont plongé le Burundi dans une crise. La candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat est la pomme de discorde entre lui et l'opposition. Ses adversaires jugent cette candidature anticonstitutionnelle et contraire à l'Accord de paix d'Arusha qui avait permis de mettre fin à la longue guerre civile burundaise (1993-2006, 300.000 morts). |