RFI, 17-07-2015

Burundi : les dernières promesses de campagne du président Nkurunziza

Alors que des négociations ont lieu à Bujumbura pour tenter de sortir de la crise dans laquelle est plongé le Burundi depuis plusieurs mois, pas question pour Pierre Nkurunziza d'arrêter sa campagne.

La présidentielle contestée est en effet toujours officiellement prévue mardi. Le président tient donc ses deux derniers meetings dans deux communes du Nord touchées par des affrontements, il y a une quinzaine de jours.

Pour ces deux derniers meetings, le président Nkurunziza est allé dans les provinces du nord du pays, dans deux communes où il y a eu une attaque rebelle il y a un plus d’une semaine et où ce vendredi matin encore, l’armée signalait des accrochages.

Un important dispositif de sécurité était présent autour de lui. La sécurité, c’était l’un des grands thèmes de son discours dans la localité de Ndora. C’est là que des personnes, qui avaient été présentées comme les prisonniers, des rebelles, avaient attaqué le pays. Ils étaient un peu plus de 170 avait alors déclaré le porte-parole de l’armée. Donc c’est sur ces mêmes lieux que le président est revenu pour cet avant-dernier meeting de campagne.

Pierre Nkurunziza a donc effectivement mis en avant la sécurité. « Tous les groupes armés qui ont tenté de déstabiliser le pays ont duré le temps de la rosée du matin », a-t-il dit. Il a salué le rôle de l’armée, une armée multiethnique, a-t-il souligné, c’est même la raison de son succès. Pourtant, ce jeudi, l’Uprona au gouvernement a affirmé que les équilibres ethniques n’étaient plus aujourd’hui respectés.

Promesses de campagne

Pierre Nkurunziza a également affirmé que c’était grâce au CNDD-FDD que la sécurité avait pu être mise en place dans le pays ces dix dernières années. Il a demandé à la population de lui faire à nouveau confiance. « Si vous votez pour moi, si vous m’élisez pour les cinq prochaines années, vous aurez cinq années de paix et de sécurité », a-t-il promis.

Autres annonces de campagne : le président a promis la construction de cinq barrages, mais aussi de routes, d’universités et d’écoles. Il y aura également 500 millions de francs burundais par commune pour financer des projets.

Des promesses alors que l’on sait que la crise touche durement le Burundi, une crise qui est aussi économique et pas seulement politique, et que les bailleurs de fonds ont plusieurs fois affirmé qu’ils étaient prêts à couper toute opération si Pierre Nkurunziza maintenait sa candidature.