RFI, 04-09-2015 Au Burundi, quatre ministres ont donné une conférence de presse jeudi 3 septembre sur la situation sécuritaire dans le pays, après deux journées de violences dans plusieurs quartiers contestataires de la capitale. Au moins cinq personnes sont mortes, la plupart civiles. [Photo (de g à d) : Ministres de la Justice, de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de la Défense nationale] Une dizaine de policiers ont été blessés et des dizaines d'arrestations ont eu lieu. Jeudi, il y a encore eu des tirs et des explosions de grenades dans certains quartiers de Bujumbura comme à Musaga.
Une situation sécuritaire difficile. Pour y mettre un terme, dans une déclaration lue par le nouveau ministre de l'Intérieur, Pascal Barandagiye, le gouvernement demande à ceux parmi les civils qui détiendraient encore des armes de les rendre volontairement : « Nous saisissons cette occasion pour demander aux fauteurs de troubles, l’arrêt immédiat et sans condition de ce genre de barbarie, et de remettre volontairement les armes au corps de défense et de sécurité et / ou à l’administration. Celui qui remettra son arme volontairement n’encourra aucune poursuite, une précision importante. » Et le ministre promet une répression renforcée : « A défaut d’exécution volontaire, il est demandé aux forces de défense et de sécurité de recourir à tous les moyens légaux, en collaboration avec, bien entendu, l’administration et la population dans toute son entièreté, pour mettre ces criminelles hors d’état de nuire. » Par ailleurs, les blocus imposés par les forces de l'ordre à certains quartiers ont pris fin. Des habitants se plaignaient d'être prisonniers, de ne pouvoir accéder ni à la nourriture ni aux soins. Mais pour le nouveau ministre de la Sécurité publique, Alain-Guillaume Bunyoni, ce blocus était nécessaire : « C’est pour la sécurité que dans certaines circonstances, on interdit que les gens puissent entrer dans un secteur, parce qu’il y a des armes à feu qui crépitent là-dedans ou qu’il y a des actions de ratissage, des actions de fouilles, de perquisitions. Il peut y avoir des tirs. Donc, il faut créer un périmètre de sécurité pour empêcher qu’il y ait des victimes innocentes. » |