PANA, 12 septembre 2015 Ouverture d'une enquête expresse sur une tentative d’assassinat du chef d’état-major de l’armée burundaise Bujumbura, Burundi - Les autorités policières et judiciaires du pays ont une semaine pour mener une enquête et trouver les auteurs, commanditaires, ainsi que le mobile exact d’une tentative d’assassinat perpétrée vendredi à Bujumbura par des individus non encore connus contre le chef d’état-major de l’armée burundaise, le général Prime Niyongabo, a annoncé samedi, sur les antennes de la radio nationale (gouvernementale), le Porte-parole adjoint de la présidence de la république, Louis Kamwenubusa.
Condamnant énergiquement la tentative d’assassinat, le président de la république l’a assimilée à une entreprise visant à diviser les éléments de la force de défense nationale. L’attentat a coûté la vie à deux des assaillants et trois des éléments de la garde rapprochée du général Niyongabo. Au moins six autres militaires de l’armée régulière ont été blessés dans les combats de rue qui ont suivi pour sauver leur chef. Des témoins de la scène aux allures d’un film policier laissent entendre que le général Niyongabo a surtout eu la vie sauve grâce à l’habileté de son chauffeur qui a eu le réflexe de foncer, malgré le feu croisé et les pneus crevés par balles de sa jeep. Le cas du numéro deux de l’armée n’est pas isolé et le président Nkurunziza avait également donné, une semaine d’enquête aux services habilités du pays pour identifier et déférer devant la justice les auteurs de l’attentat à la roquette, en pleine journée, qui a coûté la vie à un autre général, Adolphe Nshimirimana, le 2 août dernier à Bujumbura. Ce sont les mêmes délais d’une semaine qui avaient encore été donnés pour débusquer les membres d’un commando qui venait d’abattre, le 15 août dernier, toujours à Bujumbura, la capitale du pays, un colonel à la retraite et ancien chef d’état-major de l’armée nationale, Jean Bikomagu. Dans le cas du général Nshimirimana et longtemps proche conseiller du président Nkurunziza en matière de sécurité nationale, les enquêtes du ministère public ont permis, à ce jour, d’inculper une dizaine de caporaux et soldats, mais pas un seul présumé commanditaire du forfait. C’est le même général Nshimirimana qui avait été présenté dans l’opinion, aux côtés de l’actuel chef d’état-major de l’armée rescapé, comme ayant joué un rôle décisif pour faire échec à une tentative de putsch militaire manqué de mai dernier contre le régime du président Nkurunziza. S’agissant des enquêtes dans le cas du colonel Bikomagu, aucune information du public n’a, à ce jour, filtré sur les auteurs, les commanditaires et le mobile de son élimination physique du fond de sa retraite. Une enquête piétine également sur une tentative d’assassinat qui avait fortement ému l’opinion dans le cas du doyen des défenseurs des droits humains très connus, Pierre Claver Mbonimpa, le 3 août dernier à Bujumbura. Des assassinats ciblés et mystérieux se sont encore multipliés ces derniers mois contre des personnalités politiques, aussi bien du pouvoir que de l’opposition sur fond de crise électorale persistante au Burundi. Le président de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD, opposition), Zed Ferouzi, a été abattu le 15 mai dernier sans que l’on sache dans l’opinion aujourd’hui encore les auteurs, les commanditaires et le mobile exact de ce crime. Samedi dernier, c’était au tour du Porte-parole, Patrice Gahungu, du même parti de tomber sous les balles d’inconnus à Bujumbura. Du côté du pouvoir, le nouveau gouvernement a été investi vers la fin du mois dernier d’une mission prioritaire et urgente de ramener la paix et la sécurité sur tout le territoire national dans un délai ne dépassant pas trois semaines. Mais force est de constater que la situation est loin de se calmer et se caractérise toujours par des assassinats ciblés à mobile politique quand ce ne sont pas de violents accrochages entre des groupes armés non identifiés et les forces nationales de défense et de sécurité aussi bien à Bujumbura, la capitale du pays, qu’en province. |