La Libre Belgique, 09 octobre 2015 Burundi : retrait de l'agrément de l'ambassadeur de Belgique Notre consoeur Radio France International a annoncé vendredi soir le retrait de l'agrément de l'ambassadeur de Belgique à Bujumbura, Marc Gedopt (photo), qui est actuellement absent de la capitale burundaise en raison de vacances. A Bruxelles, les Affaires étrangères indiquaient vendredi soir n'avoir reçu "aucune notification officielle" de ce retrait, mais "n'écartaient pas que la nouvelle soit exacte".
M. Gedopt a, en effet, à plusieurs reprises ces derniers mois, soutenu auprès des autorités burundaises la position officielle de la Belgique face à la détérioration de la situation politique, économique et sécuritaire du Burundi depuis que le président Nkurunziza a décidé de se présenter à un troisième mandat. Bruxelles insiste en effet pour que soient respectés la Constitution et l'Accord de paix d'Arusha; ce dernier interdit formellement que le chef d'Etat preste plus de deux mandats. Il y a quelques jours, le ministre belge de la Coopération, Alexander De Croo, a arrêté la coopération policière avec le Burundi et suspendu le soutien de la Belgique à une série de projets de développement dans ce pays. Leur sort a été lié à l'issue du dialogue que va entreprendre l'Union européenne avec Bujumbura sur le respect des droits de l'homme au Burundi, conformément à l'article 96 de l'Accord de Cotonou. En cas d'échec de ce dialogue, les programmes et projets suspendus par la Belgique seront définitivement arrêtés et les moyens financiers ainsi libérés seront réattribués à des programmes en cours au Burundi "à condition qu'ils améliorent le sort de la population et renforcent les contre-pouvoirs" (ONG, syndicats, organisations paysannes, etc…) et à un programme consacré aux droits de l'homme et à la bonne gouvernance. Le retrait de l'agrément de l'ambassadeur de Belgique pourrait donc être une mesure de rétorsion à la décision de M. De Croo. Sous le règne du CNDD-FDD, le parti du président Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, Bujumbura a pris l'habitude de renvoyer les représentants étrangers qui contrarient les autorités, notamment plusieurs représentants spéciaux du Secrétaire général de l'Onu. MARIE-FRANCE CROS |