BBC Afrique, 24 octobre 2015 Environ 23 millions de Tanzaniens sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire leurs députés et leur président pour la succession de Jakaya Kikwete, qui ne peut se représenter après deux mandats. Le scrutin présidentiel s'annonce très serré entre le parti au pouvoir et l'opposition. Huit candidats s'affrontent pour ces élections municipales, législatives et présidentielle, mais le duel s'annonce serré entre deux candidats issus du Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir. L'un d'eux a rejoint les rangs de l'opposition réunie dans la coalition Ukawa.
Agé de 55 ans, John Magufuli, le candidat du parti au pouvoir, le CCM, a été investi pour succéder à Jakaya Kikwete. Il affronte l'ancien Premier ministre Edward Lowassa, 61 ans, membre influent du parti au pouvoir, qui a fait défection en juillet dernier, faute d'avoir obtenu son investiture pour la présidentielle. Plusieurs partis d'opposition se sont réunis autour de sa candidature sous la bannière d'Ukawa, la Coalition des défenseurs de la Constitution du peuple. Récemment frappé par un scandale de corruption, le CCM, au pouvoir depuis 1961, est aujourd'hui confronté à des difficultés qui ont affaibli sa position dominante au sein du pays, notamment l'échec d'une réforme constitutionnelle qui proposait le fédéralisme. L'échec de cette réforme a vu la montée en puissance de l’opposition au sein d'Ukawa, la Coalition des défenseurs de la Constitution du peuple. John Magufuli a promis de lutter contre la corruption, mais l’opposition accuse le parti au pouvoir de n'avoir rien fait pour endiguer ce fléau et pour satisfaire les besoins des populations en matière d'accès à l'eau potable, aux services de santé et à l'éducation. Les élections sont une pratique régulière en Tanzanie depuis son indépendance politique en 1961. En 1985, Julius Nyerere premier président de la Tanzanie se retire volontairement de la politique après 24 ans de pouvoir. En 1995, les premières élections multipartites ont vu la victoire de Benjamin William Mkapa, réélu en 2000. Après les élections de 2005, Jakaya Kikwete devient président de la République, il cèdera le pouvoir après deux mandats. |