BBC Afrique, 27 octobre 2015 Référendum au Congo : victoire contestée Le ministre congolais de l'Intérieur Raymond Mboulou a annoncé mardi l'adoption du projet de constitution permettant au président congolais Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016. Un résultat contesté par l’opposition. Selon lui, près de trois quarts des électeurs avaient voté au référendum de dimanche, ce que l'opposition a dénoncé comme une "tricherie".
"Le projet de texte de nouvelle constitution a été adopté et entrera en vigueur dès sa promulgation par le président de la République", a déclaré sur la télévision publique M. Mboulou. Les résultats globaux à l'échelle nationale proclamés par M. Mboulou indique que le oui a obtenu 92,26% des suffrages exprimés, et la participation a été de 72,44%. "Tricherie" "Ces chiffres relèvent de la tricherie", a réagi Clément Miérassa, l'un des chefs du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad), une des deux principales plateformes de l'opposition au référendum. L'opposition à M. Sassou Nguesso avait appelé à boycotter le scrutin qu'elle qualifiait de "coup d'État constitutionnel". Lundi, un autre chef du Frocad, Pascal Tsaty Mabiala, avait estimé que la participation n'avait pas dépassé "10%". M. Sassou Nguesso a subi "un camouflet". Selon lui, les Congolais ne se sont pas déplacés en réaction au mot d'ordre de l’opposition. Le projet de constitution soumis au référendum fait sauter les deux verrous interdisant à M. Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat présidentiel en 2016 : la limite d'âge et celle du nombre des mandats. Né en 1943, M. Sassou Nguesso cumule 31 ans à la tête du Congo. |