@rib News, 27/10/2015 – Source AFP Au moins quatre morts dans le centre du BurundiAu moins trois assaillants et un policier ont été tués au cours de premiers affrontements dans le centre du Burundi, fief du pouvoir, opposant depuis lundi un groupe d'insurgés aux forces de l'ordre, a appris mardi l'AFP de sources administrative et militaire. Par ailleurs, dans la capitale Bujumbura, au moins trois personnes ont été tuées et une quinzaine blessées depuis lundi dans plusieurs affrontements entre forces de l'ordre et insurgés, a-t-on également appris de sources burundaises.
Dans le centre du pays, "dans la nuit (de lundi à mardi), un groupe d'environ 50 bandits armés a attaqué la commune de Nyabihanga, trois assaillants ont été tués dans des échanges avec la police", a annoncé à l'AFP une source militaire, sous couvert d'anonymat. La commune de Nyabihanga dépend administrativement de la province de Mwanro (centre), quelque 80 km à l'est de Bujumbura. Ce groupe d'insurgés s'est ensuite dirigé vers la province de Gitega, plus à l'est, où il s'est heurté à des soldats et des policiers dépêchés sur place. "Au moins un policier a été tué au cours d'échanges de tirs dans la commune de Nyarusange (...) Puis ce groupe s'est dirigé vers la commune de Ryansoro, où il y a des combats en ce moment", a indiqué à l'AFP une source administrative sur place, qui a également requis l'anonymat. Il s'agit de la première attaque des insurgés dans cette région, considérée comme un fief du parti au pouvoir au Burundi, alors que depuis deux mois la police est régulièrement attaquée par des "bandes de criminels", le terme officiel désignant une rébellion naissante issue de la contestation du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Le Burundi a plongé dans une grave crise politique émaillée de violences depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat qui, selon l'opposition, la société civile et jusqu'à une partie de son propre camp, viole la Constitution et l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006). Les autorités ont maté en mai une tentative de coup d'Etat militaire et étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura. Mais depuis la réélection de M. Nkurunziza le 21 juillet, les violences se sont intensifiées, avec notamment des assassinats ciblés de figures des deux camps, des attaques contre la police et des exécutions sommaires. |