@rib News, 28/10/2015 – Source AFP Au moins sept insurgés ont été tués mardi lors d'affrontements avec les forces de l'ordre dans la province de Gitega, un fief du parti présidentiel au centre du Burundi, a annoncé le gouverneur de cette province. "Il y a eu des affrontements dans la commune de Nyarusange entre les forces de l'ordre et un groupe armé en provenance de la province voisine de Mwaro (...). Sept de ces criminels ont été tués", a déclaré Vénant Manirambona, joint par téléphone mercredi depuis Nairobi.
Le reste du groupe, constitué d'environ 25 personnes, "a fui en débandade" vers la commune de Ryansoro, "où ils sont traqués par les forces de l'ordre et la population", a-t-il précisé. Mais des sources proches des insurgés contactées à Gitega réfutent ces pertes et parlent de quatre policiers tués, au cours d'affrontements mardi après-midi à Ryansoro. Mardi, une source militaire avait annoncé sous couvert d'anonymat à l'AFP qu'un groupe armé composé d'une cinquantaine d'hommes avaient attaqué la commune de Nyabihanga dans la province de Mwaro, quelque 80 km à l'est de Bujumbura. Trois des assaillants avaient été tués, selon la même source. Ce groupe d'insurgés s'était ensuite dirigé dans la province de Gitega, plus à l'est. Il s'était heurté à des soldats et des policiers dans la commune de Nyarusange et un policier avait été tué, selon une source administrative contactée sur place mardi. Il s'agit de la première attaque des insurgés dans cette région, considérée comme un fief du parti au pouvoir au Burundi. Depuis deux mois, les positions de police sont régulièrement attaquées par des "bandes de criminels", le terme officiel désignant une rébellion naissante issue de la contestation à l'encontre du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Le Burundi a plongé dans une grave crise politique émaillée de violences depuis l'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat qui, selon l'opposition, la société civile et jusqu'à une partie de son propre camp, viole la Constitution et l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006). Les autorités ont maté en mai une tentative de coup d'Etat militaire et étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura. Mais depuis la réélection de M. Nkurunziza le 21 juillet, les violences se sont intensifiées, avec notamment des assassinats ciblés de figures des deux camps, des attaques contre la police et des exécutions sommaires. |