MISNA, 28 octobre 2015 "Pendant l'une des fusillades auxquelles nous sommes désormais habitués, nous avons commencé à entendre que le bruit des violences se rapprochait : cinq minutes plus tard, une grenade a explosé à l'intérieur du Centre. Il faisait nuit, il n'y avait pas de lumière. Ce n'est que quelques minutes plus tard que nous avons pu constater les dégâts : de nombreuses vitres étaient entièrement brisées et nous avons même compté au moins 16 marques de balles dans la chambre de l'un des prêtres. Heureusement, seul le premier étage a été touché pendant que nous nous trouvions encore au rez-de-chaussée et les violences n'ont pas causé de victimes", a déclaré à la MISNA Monseigneur Jean-Louis Nahimana, prêtre catholique président de la Commission pour la Vérité et la Réconciliation au Burundi, qui habite au Centre Kamenge pour les jeunes.
Dans la nuit de lundi à mardi, ce centre de l'Église catholique locale s'est retrouvé au cœur de l'une des attaques que l'on enregistré désormais chaque jour dans différents quartiers de la capitale Bujumbura. "C'est la première fois que cela se produit depuis le début de la crise au Burundi", explique le religieux, en faisant allusion aux troubles déclenchés par la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. "D'habitude, ce sont les postes de police qui sont attaqués et les agents réagissent en perquisitionnant dans les habitations. Il est difficile de comprendre la raison pour laquelle cette fois-ci, les groupes armés ont choisi de frapper notre centre : un poste de police se trouve tout à côté, certes, mais quand même pas à l'intérieur", poursuit le religieux. Or, l'attaque contre le Centre Kamenge n'est pas la seule preuve que le conflit pourrait redoubler d'intensité, selon Monseigneur Nahimana. "Jusqu'à présent, les attaques se produisaient presque toujours à Bujumbura, mais depuis environ deux semaines, la violence se propage jusque dans l'arrière-pays, où des groupes attaquent la police, en particulier dans les provinces de Gitega et de Mwaro : ce n'est pas encore une guerre généralisée mais des hommes armés circulent dans tout le pays, et pas seulement dans la capitale. Et malheureusement, la répression de la police s'oriente parfois contre les civils", explique-t-il. (DM/CN) Des troubles jusqu’en dehors de la capitale Les troubles continuent au Burundi, jusqu'en dehors de la capitale Bujumbura, qui se trouvait jusque-là au cœur des protestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Selon les autorités, au moins sept hommes armés auraient péri dans une fusillade contre les agents des forces de l'ordre dans la province de Gitega. Selon les responsables locaux, la bataille se serait déroulée dans la commune de Nyarusange et le reste des rebelles – environ 25 – auraient pris la fuite en direction de la localité de Ryansoro. Selon des sources proches des rebelles interrogées par la presse, c'est là que le groupe aurait à nouveau affronté la police et provoqué quatre morts dans les rangs des agents. C'est la première fois que des combats à découvert interviennent dans la province de Gitega, au centre du Burundi. Des attaques isolées contre des postes de police avaient cependant déjà été enregistrées dans cette région, fief électoral du parti présidentiel Cndd-Fdd. (DM/CN) |