@rib News, 16/11/2015 - Source AFP L'Union européenne a indiqué lundi qu'elle envisageait de nouvelles sanctions contre des responsables Burundais, impliqués dans les violences dans ce pays plongé depuis fin avril dans une grave crise politique. Dans un communiqué, l'UE dit "se réserver la possibilité d'adopter de nouvelles mesures restrictives ciblées à l'encontre de ceux dont l'action ou le discours auraient conduit ou conduiraient à des actes de violence et de répression, à de graves violations des droits de l'Homme, et/ou entraveraient la recherche d'une solution politique".
Le 1er octobre, l'UE avait adopté des sanctions - restriction de circulation et gel des avoirs - visant quatre responsables burundais impliqués dans la répression des manifestations d'opposition à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza et dans les violences contre des opposants et la société civile. Des affrontements entre insurgés et policiers ont fait sept morts dans la nuit de dimanche à lundi dans plusieurs quartiers de Bujumbura. Près de 250 personnes ont été tuées et plus de 200.000 ont fui le pays depuis l'annonce de la candidature du chef de l'Etat à un troisième mandat, prohibé selon ses adversaires par la Constitution et l'Accord d'Arusha qui a permis la fin de la guerre civile (300.000 morts) entre 1993 et 2006. M. Nkurunziza a été réélu en juillet et les violences quasi quotidiennes, attribuées à la police, aux partisans du pouvoir ou à ses adversaires armés, laissent craindre un retour de violences à grande échelle dans un pays à l'histoire post-coloniale jalonnée de massacres entre Hutu et Tutsi. Dans son communiqué, l'UE a également appelé à la tenue "le plus tôt possible" à des "consultations" avec les autorités du Burundi sur les atteintes à la démocratie dans ce pays. Ces consultations ont pour objectif "de permettre un accord rapide sur des mesures initiales d'apaisement qui pourraient préparer la voie à un progrès substantiel vers la sortie de crise" , selon le communiqué. Le 26 octobre, les 28 pays de l'UE avaient donné leur feu vert à l'envoi d'un courrier officiel au président Nkurunziza, au cours d'une réunion des ministres du Développement à Luxembourg. M. Nkurunziza a 30 jours pour répondre formellement à la missive, et les consultations doivent se dérouler dans les 120 jours suivants. L'UE, qui a évacué du pays une partie de son personnel la semaine dernière en raison des violences, est le premier donateur au Burundi. La Belgique, ancienne puissance coloniale et premier donateur bilatéral, a déjà suspendu une partie de son aide début octobre. |