@rib News, 14/12/2015 – Source Belga La communauté internationale va devoir agir au Burundi, un pays d'Afrique centrale plongé dans une spirale croissante de violences, a affirmé lundi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. "Nous avons une préoccupation majeure aujourd'hui sur l'Afrique centrale et en particulier au Burundi. Les événements de ces dernières heures sont assez catastrophiques", avec des violences importantes", a-t-il déclaré à son arrivée à une réunion à Bruxelles des chefs de la diplomatie des 28 pays de l'Union européenne.
Près de 90 personnes ont été tuées vendredi pendant et après des attaques coordonnées contre trois camps militaires au Burundi, selon un bilan de l'armée faisant état du décès de 79 "ennemis" et de huit soldats et policiers. Ces violences sont les pires enregistrées au Burundi depuis un coup d'Etat manqué en mai, déclenché par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, qu'il a obtenu à l'élection qui a suivi en juillet. "J'espère que nous pourrons avec nos collègues (européens) envoyer des messages vers l'Union africaine comme vers le Conseil de sécurité", a ajouté M. Reynders, réitérant un appel lancé dimanche dans un communiqué. "Il va falloir agir, on a beaucoup de trop de violences dans le pays", a-t-il souligné. "Nous travaillons au cours de ces heures (...) pour aider à arrêter la violence", a pour sa part déclaré la haute représentante pour la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini, devant la presse. "Il est urgent que cela (le dialogue entre le régime du président Nkurunziza et l'opposition réclamé par la communauté internationale) débute immédiatement", a-t-elle ajouté. L'UE a annoncé la semaine dernière qu'elle pourrait restreindre sa coopération avec le Burundi et la réduire à la seule aide humanitaire. Le Burundi et l'UE, son principal donateur, ont procédé mardi dernier à des consultations sur la situation des droits de l'Homme alors que des violences secouent depuis avril ce petit pays d'Afrique des Grands Lacs. "L'Union européenne considère que les positions exprimées (par le gouvernement burundais, ndlr) ne permettent pas de remédier globalement aux manquements des éléments essentiels de son partenariat avec la République du Burundi (...) les consultations sont clôturées", a indiqué un communiqué européen. "Dans l'attente de l'adoption des mesures appropriées, des mesures conservatoires pourraient être prises quant aux activités de coopération en cours et en limitant des activités de coopération nouvelles aux actions à caractère humanitaire ou bénéficiant directement aux populations", poursuit le texte. Ces consultations se sont tenues dans le cadre de l'article 96 des Accords de Cotonou, qui régissent la coopération entre l'UE et les pays de la zone ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique). L'UE avait adopté début octobre des sanctions contre quatre personnalités au Burundi en raison de leur implication dans la répression et les violences contre des opposants et la société civile dans le pays. |