Radio des Nations Unies, 15/12/2015 Le Burundi se rapproche de la guerre civile, avertit l'ONU Le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein (photo), est « très alarmé » par les derniers développements de la situation au Burundi. Selon le Chef des droits de l'homme de l'ONU, le pays « s’est encore rapproché de la guerre civile à la suite des attaques de vendredi dernier à Bujumbura et de la répression qui a suivi ».
« Le pays semble avoir franchi un pas de plus vers la guerre civile ». Tel est l'avertissement du Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, après les attaques de vendredi dernier contre trois camps militaires à Bujumbura. Ces attaques ont été suivies par des perquisitions menées par les forces de sécurité dans les quartiers de Musaga et de Nyakabiga. Au cours de ces perquisitions, elles ont « arrêté des centaines de jeunes gens et en auraient exécuté sommairement un certain nombre, emmenant les autres dans des endroits tenus secrets. » Dans ces conditions, Zeid Ra’ad Al Hussein note que les tensions ont atteint à présent leur point de rupture à Bujumbura. C'est pourquoi, il lance un appel pressant à toutes les parties prenantes à cette crise, y compris aux leaders politiques et aux autorités de l’Etat au plus haut niveau, afin qu’elles prennent « toutes les mesures pour mettre fin à cette escalade mortelle » et pour engager un dialogue sensé et inclusif. Par ailleurs, le Haut-commissaire rappelle le « besoin urgent d’une action décisive de la communauté internationale pour mettre fin à cette violence ». « Nous ne pouvons pas tourner le dos à la population du Burundi, à ce moment crucial de leur histoire », fait-il remarquer. Il faut juste rappeler que le Conseil des droits de l’homme tiendra une session extraordinaire, ce jeudi 17 décembre à Genève, qui sera consacrée à la situation des droits de l’homme au Burundi. Un projet de résolution encore à l'étude, qui sera examiné devant le Conseil, appelle au déploiement en urgence d’une mission au Burundi pour enquêter sur de possibles violations dans ce pays en proie à une crise politique majeure depuis fin avril et l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. (Interview : Cécile Pouilly, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme ; propos recueillis par Alpha Diallo) |