@rib News, 10/02/2016 – Source AFP La France propose à ses partenaires du Conseil de sécurité d'adopter un nouveau texte, sous forme de déclaration ou de résolution, pour tenter de dénouer la crise au Burundi, a indiqué mercredi l'ambassadeur français juste avant des consultations au Conseil. "Nous restons très préoccupés par la situation au Burundi et par le risque de spirale négative", a souligné François Delattre devant des journalistes avant le début de ces consultations, convoquées à sa demande.
"Nous souhaitons tirer parti de ces consultations pour réfléchir à ce que pourrait être un texte, sous une forme et à une date à déterminer", a-t-il expliqué. Ce texte, a-t-il détaillé, devrait permettre de faire avancer trois objectifs: "Renforcer l'engagement et la présence internationales au Burundi pour réduire la tension et la violence", relancer un dialogue entre gouvernement et opposition, et faire respecter les droits de l'homme, "le tout dans le respect (...) des accords d'Arusha". Il n'y a pas encore de projet de texte formel et les consultations doivent permettre "de tâter le terrain", a-t-il précisé. Le Conseil a adopté en novembre dernier une résolution qui autorise l'ONU à accroître sa présence au Burundi, y compris en envoyant des Casques bleus. Mais malgré la crise violente qui secoue son pays depuis avril 2015 le président burundais Pierre Nkurunziza refuse obstinément toute présence étrangère, qu'elle vienne de l'ONU ou de l'Union africaine. Il l'a clairement fait comprendre aux ambassadeurs du Conseil quand ceux-ci lui ont rendu visite en janvier. L'Union africaine a décidé de dépêcher à Bujumbura une délégation de haut niveau pour tenter de convaincre le président burundais d'accepter une force africaine d'interposition, mais aucune date n'a encore été fixée pour cette visite. "Pour nous le plus tôt sera le mieux", a commenté M. Delattre. Interrogé sur l'idée de déployer une force de police de l'ONU au Burundi pour tenter de rétablir la sécurité, il a jugé qu'il s'agissait "d'une idée potentiellement productive", à examiner. L'ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen a de son côté souligné que le Conseil "veut travailler avec les organes régionaux mais que ceux-ci ont de toute évidence quelques difficultés". Au cours des consultations, les ambassadeurs devaient aussi être informés des derniers développements de la situation sur place par le médiateur de l'ONU Jamal Benomar. Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise au Burundi, qui a poussé 230.000 personnes à l'exil. La capitale est désormais le théâtre de nombreuses exécutions extrajudiciaires, d'accrochages nocturnes réguliers, tandis que les auteurs d'un coup d'Etat avorté en mai ont promis de renverser le gouvernement par les armes si nécessaire. |