RFI, 05-05-2016 Décédé mercredi 4 mai, Jean-Baptiste Bagaza avait été président du Burundi de 1976 à 1987 [Photo : en visite au Zimbabwe], avant d'être renversé par un coup d'Etat militaire. Son mandat est considéré comme une l'une des rares périodes d'accalmie que connut le Burundi. Le gouvernement burundais a instauré un deuil national de trois jours et les réactions se multiplient de toute part pour saluer cette figure incontournable de la politique burundaise.
Trois jours de deuil national ont été décrétés au Burundi, suite au décès de l'ancien président Jean-Baptiste Bagaza. Le gouvernement burundais rend ainsi hommage à « un travailleur infatigable qui durant sa présidence a développé des infrastructures économiques et sociales » et « dont le peuple burundais se souviendra toujours », selon les termes du communiqué. Dans un tweet, le président Pierre Nkurunziza a fait part de sa « très grande tristesse ». Jacques Bigirimana, président de la branche du FNL proche des autorités, garde avant tout le souvenir d'un homme qui a modernisé le pays. « Nous n’oublierons jamais ce que Bagaza a fait pour rendre notre pays vivable et viable. Je ne vois pas vraiment par où commencer ? Il a construit des routes macadamisées, il a viabilisé la ville de Bujumbura, il a amené les populations de différentes ethnies à vivre ensemble, il y avait une société qui s’appelait ONR qui construisait des maisons en location et en vente. Vous avez vu le quartier VI Ngagara ? Ça c’est Bagaza. Vous avez vu Kinindo ? Ça c’est Bagaza. » Mais pour Jacques Bigirimana, les travaux de Jean-Baptiste Bagaza durant sa présidence s'étendent aussi à l'emploi et la santé. « Vraiment il a développé le pays. Et puis Bagaza a donné la santé. La mutuelle de la fonction publique est venue sous Bagaza. Il a amené les SRDI, les sociétés régionales de développement, qui ont développé les régions naturelles. Ils ont donné beaucoup d’emplois, ils ont encadré la population dans l’agriculture et l’élevage. » Et même parmi ses opposants historiques, l'heure est à l'hommage. Le major Pierre Buyoya qui l'a renversé en 1987, tient à saluer la mémoire de l'ancien président malgré leurs différends. « Le président Bagaza n’était pas mon ami politique mais (…) c’est une perte pour sa famille et pour le Burundi. Il a géré le Burundi à l’époque où la situation politique était calme, donc il a pu donner une contribution au niveau du développement du Burundi. Je pense que sur le plan politique, il y a des situations qui ont fait qu’il a dû partir, notamment la crise qui est née entre l’Eglise et l’Etat. Vous savez, après 10 ans au pouvoir, son régime a montré des signes de faiblesse, en ce qui concerne l’autoritarisme. Mais encore une fois, je pense que le jour où il est décédé, ce n’est pas le moment de faire son procès. » Le Cnared, une plateforme qui regroupe la quai-totalité de l'opposition à Pierre Nkurunziza, et dont Jean-Baptiste Bagaza était membre, a assuré qu'il venait de perdre « un pilier de sa lutte pour un Burundi meilleur ».
PANA, 04 mai 2016 Burundi : trois jours de deuil décrétés suite au décès de l’ancien président Bagaza Bujumbura, Burundi - Le gouvernement du Burundi a vite décrété un deuil national de trois jours dès l’annonce mercredi, de la mort naturelle, à l’âge de 70 ans, de l’ancien chef d’Etat burundais, le colonel Jean-Baptiste Bagaza, dans un hôpital bruxellois, où il suivait des soins intensifs suite à une courte maladie, apprend-on de source officielle à Bujumbura. "C’est avec une vive émotion que nous apprenons la mort du Président Bagaza et grande figure de la vie nationale", a déclaré, dans un communiqué, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba. "Le pays vient de perdre un travailleur infatigable qui a mis sur pied des infrastructures économiques et sociales dont on se souviendra longtemps", a-t-il souligné, en substance, avant d’annoncer un deuil national de trois jours au cours desquels les drapeaux resteront en berne. Les forces nationales de libération (Fnl, l’un des partis de la majorité ethnique des Hutu) ont également rendu un dernier et vibrant hommage au président issu de la minorité Tutsi et l’un des rares hommes d’Etat consensuels qui a fait que, en 11 ans de pouvoir (de 1976 à 1987), le Burundi soit « vivable et viable pour tous ». Le Président Bagaza avait pris le pouvoir sur les ruines encore fumantes de la première grande guerre à caractère ethnique de 1972 après avoir évincé le tombeur de la monarchie, le général Michel Micombero. Il sera à son tour chassé du pouvoir par un putsch du Major Pierre Buyoya suite à ce que l’on appelait à l’époque une «Révolution de palais » entre deux officiers supérieurs issus de la même ethnie Tutsi et région du sud du Burundi, après une même formation à l’Ecole royale militaire de Bruxelles. Chassé du pouvoir pendant qu’il représentait son pays à un sommet de la Francophonie, au Canada, le président "Révolutionnaire" Bagaza partagera un long exil entre Tripoli et Kampala où l’hospitalité lui était assurée par l’ancien Guide de la révolution libyenne, Mouammar Khadafi, et le président encore en exerce de l’Ouganda, Yoweri Museveni, avant de rentrer au pays à la faveur des premières élections pluralistes de 1992 au Burundi. De l’avis général, l’une des réformes sociopolitiques majeures à l’actif du Président Bagaza a été l’abolition du servage longtemps entretenu par la monarchie au détriment des Hutu et des Batwa (ethnie ultra-minoritaire et marginalisée des pygmées du Burundi). L’ex-président Bagaza était, jusqu’à sa mort, un sénateur à vie, un titre qui revient de droit à tous les ex-présidents du Burundi, comme le veut l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation, pour honorer les anciens dignitaires méritants.
Xinhua, 04-05-2016 Burundi : Le gouvernement décrète un deuil national de trois jours suite au décès de l'ancien président Jean Baptiste Bagaza Le gouvernement burundais a décrété à partir de mercredi un deuil national de trois jours suite au décès le matin de ce même mercredi de l'ancien président et sénateur à vie Jean Baptiste Bagaza à Bruxelles en Belgique. Dans un communiqué lu sur les ondes de la Radiotélévision nationale du Burundi, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, a déclaré que le Burundi vient de perdre une grande figure dans la vie nationale, un travailleur infatigable qui, durant sa présidence de 1976 à 1987, a développé des infrastructures économiques et sociales dont les Burundais se rappelleront toujours. L'ancien Président Jean Baptiste Bagaza (1946-2016) a dirigé le pays de 1976 à 1987 et ses 11 ans de pouvoir ont été caractérisés par un développement socio-économique sans précédent. Né le 26 août 1946, M. Bagaza a pris le pouvoir en novembre 1976, à l'issue d'un coup d'Etat contre Michel Micombero, premier président qui avait renversé une monarchie multiséculaire en 1966. Il a été renversé dans un coup d'Etat en 1987. |