PANA, 09 mai 2019 Bujumbura, Burundi - La journée de jeudi, officiellement dédiée à la protection de l’environnement à travers tout le pays, n’a toujours pas dépassé l’effet d’annonce, un mois après son lancement officiel, a-t-on constaté sur des sites de rendez-vous, notamment à Bujumbura, la capitale économique du Burundi.
Les travaux communautaires sont censés se concentrer sur la protection des berges des cinq principales rivières qui cernent la capitale et rien de tel n’était palpable à la quatrième semaine du programme. La logistique n'y est pas encore, disaient certains citoyens vacant plutôt à leurs occupations habituelles, d'autres parlaient d'un choix "peu judicieux" d'un jour de la semaine pour espérer mobiliser du monde. Les uns et les autres s'accordaient néanmoins sur la pertinence de l'initiative, tout en estimant qu'elle mérite d'être repensée autrement pour produire les effets escomptés. La communauté a un rôle à jouer face aux rivières de la capitale qui se sont rebellées cette année encore, faisant d’importants dégâts matériels sur les maisons d’habitation, les ponts et les routes aux quatre coins de la vile de Bujumbura, disaient-ils. La conscience collective avait été éveillée en 2014, année à laquelle une centaine de personnes étaient mortes, emportées par des crues de la rivière Gatunguru, prenant source dans les contreforts nord-est de la capitale burundaise. Plus de 200 autres personnes avaient été blessées et autour de 4.000 maisons détruites à l'époque des faits. A Bujumbura, le programme du « jeudi environnemental » prévoit encore des travaux de protection du lac Tanganyika qui borde la capitale burundaise. Les limitent naturelles du lac ne cessent de reculer devant l’invasion de la jacinthe d’eau douce, la pollution par les déchets urbains et le béton suite aux constructions anarchiques qui ne respectent pas toujours la zone tampon d’au moins 150 mètres des rivages, tels que prévus normalement par l’urbanisme. Dans le Burundi profond, le calendrier des travaux du jeudi environnemental prévoit le traçage des fosses anti-érosives sur toutes les collines, le dessouchage des arbres absorbant beaucoup d’eau autour des sources naturelles, des marais et des bas-fonds, l’entretien du boisement national et la mise en place des pare-feux à l’approche de la saison sèche, réputée propice aux incendies. Au lancement officiel de ce programme, le 9 avril dernier, le ministre de l’Environnement alertait déjà sur 2.508 des 24.787 sources d’eau que compte le Burundi qui avaient taris et 4.418 autres qui étaient en cours d’extinction complète suite au changement climatique et ses conséquences dévastatrices. Les initiatives citoyennes pour sauver le patrimoine naturel du pays viennent en complément à un projet plus structuré de reboisement collinaire que pilote le ministère de la Défense nationale, en étroite collaboration avec celui de l’Environnement. Le projet « Ewe Burundi urambaye » (Que le Burundi est bien habillé !») en est à son quatrième mois et a déjà permis de planter quelque 51.920.465 souches d’arbres agro-forestiers, forestiers et fruitiers, au dernier bilan du comité national de pilotage, placé sous la présidence du chef des armées burundaises.
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