Deutsche Welle, 12.11.2021 Rencontre avec Marc Bnayankiyubusa, un ancien miltiare qui aide bénévolement les enfants de Bujumbura à traverser la rue en toute sécurité. A l’occasion de la Journée mondiale en souvenir des victimes des accidents de la route commémorée chaque année le 13 novembre, nous avons rencontré Marc Bnayankiyubusa, un Burundais qui se poste tous les matins sur la route nationale numéro un, une artère très empruntée de Bujumbura, pour réguler la circulation et aider les écoliers à traverser.
"La motivation est née quand j’ai vu un enfant heurté par un véhicule devant moi et qui est mort sur le champ. Cela m’avait choqué et j’ai décidé de prendre cette initiative et je le fais volontairement", se souvient l’ancien milliaire de 57 ans. Marc Banyankirubusa est retraité de la force de défense nationale du Burundi au grade de caporal. Depuis trois ans, il se lève le matin et se dirige vers la gare du Nord pendant les embouteillages. Grâce à lui, les enfants traversent facilement le boulevard pour aller à l’école. "Je suis là le matin, à la mi-journée et le soir. Les accidents ont diminué et il n’y a plus de retards pour les enfants. Je demande juste à l’Etat une carte d’assistance médicale pour me faire soigner en cas d’accident. Normalement c’est un travail de la police et de la sécurité routière", rappelle Marc Banyankirubusa. "Un grand sacrifice" Sous la protection de Marc, Gaël et Sarah traversent la route pour aller à l’école tous les matins. "Nous sommes contents, il n’y a plus d’accidents. Il a une manière particulière de nous aider à traverser. L’important est qu’il n’y ait pas d’accidents et que les parents ne s’inquiètent plus", explique Gaël. Pour Sarah, "il nous permet de traverser facilement dans l’embouteillage. Avant on pouvait attendre longtemps avant de traverser. S’il voit un groupe d’élèves arriver, il arrête les voitures et nous traversons aisément. Cela a considérablement réduit les cas d’accidents." Chez les parents des quartiers environnants, c’est un soulagement. Marie Claudine Dusabe est une mère de deux fillettes de la maternelle. Tous les matins, Marc les aide à traverser la route vers l’arrêt de bus scolaire. "Il est très difficile de traverser pour les enfants comme pour les adultes. Son rôle est donc un grand sacrifice pour les autres. C’est une personne ordinaire mais qui joue un grand rôle. Je demanderais au gouvernement de lui donner au moins un petit salaire mensuel comme à d’autres fonctionnaires", note la mère de famille. Pour l’encourager, les parents collectent 100.000 francs burundais, soit environ 50 euros, par trimestre. Mais Marc Banyankirubusa mérite plus que ça selon les parents.
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