@rib News, 29/07/2010

Spécial Résultats des élections sénatoriales

Les conseillers communaux de toutes les communes du pays ont procédé au voté des sénateurs.

- Dans la province de Bujumbura rural, deux sénateurs, une hutue et un tutsi ont été élus. Lors de ces élections, le taux de participation a été de 40,6% suite au boycott des membres des partis de l’ADC-Ikibiri, essentiellement du parti Fnl qui sont majoritaires dans cette province et qui n’ont pas répondu à ce rendez-vous électoral.

- A Bubanza, Ouest du Burundi, les élections sénatoriales ont donné la chance à Gabriel Ntisezerana  et Ndabaneze Immaculée tous du Cndd-Fdd de siéger dans la chambre haute du parlement burundais. A Bubanza, depuis belle lurette, la population qui s’intéresse à la politique savait déjà que Ntisezerana et Ndabaneze allaient être élus sénateurs dans cette circonscription, à tel enseigne que les élections de ce mercredi étaient perçues comme une pure formalité. Notons que les élections ont duré deux heures et ont été clôturées aux environs de 10h30 et que tous les deux sénateurs sont des économistes. Mme Ndabaneze, tutsi du Cndd-Fdd possède un doctorat en économie et est présidente du comité de liquidation de Merdian Bank Biao et de la micro-finance SD-CRECO, tandis que Ntisezerana, hutu du même parti, est l’actuel 2ème vice-président de la République, chargé des questions économique.

- Dans la province de Cankuzo à l’Est du pays, lesdeux sénateurs élus sont tous du Cndd-Fdd et sont Samuel Ndayiragije et Antoinette Nijebariko. Le premier, hutu et membre du parti au pouvoir  Cndd-Fdd, est ancien ministre de l’Energies et des mines. Il a été remercié par le président de la république sur demande de l’Assemblée Nationale sur le dossier d’annulation des dettes que la RDC devaient au Burundi, dans le cadre de la production de l’électricité dans la région des grands lacs, ce qui n’était pas dans ses compétences.

- A Kirundo, au Nord du pays, Jenifer Kankindi et Ndemeye Emmanuel ont été élus pour représenter la population de cette province. Des sources sur place disent qu’aucun des sénateurs élus à Kirundo n’a fréquenté l’Université. On rappelle que la tête de liste du parti Cndd-Fdd en province de Kirundo lors des élections législatives était occupée par Jean Baptiste Nzigamasabo, alias Gihahe, et celui-ci n’a pas terminé l’école primaire.

- Dans la mairie de Bujumbura, les candidats du parti Cndd-Fdd, sur la liste des tutsi ont accepté de céder pour le parti Uprona, ce qui a permis au parti Uprona d’avoir un sénateur, du nom de Pontien Niyongabo, ancien maire de la ville de Bujumbura. Sur la liste des Hutu du parti Cndd-Fdd, c’est Mme Révocate Gakobwa qui remporté ces élections.

- Le président sortant du Sénat Gervais Rufyikiri trouve que le Sénat a un bilan positif pour ces 5 années écoulées. Selon Rufyikiri, cette chambre a été caractérisée par une grande maturité politique et n’a pas été affectée ou paralysée par des divisions internes comme c’était le cas pour les député à l’Assemblée Nationale, au début de la législature.

- Des Sénateurs issus de toutes les formations politiques disent que leur chambre a été un bon exemple suite à la maturité politique de ces membres, spécialement Pierre Buyoya et Sylvetre Ntibantunganya, tous anciens chefs d’Etats, qui donnaient souvent des conseils surtout en période de crise politique. Ces mêmes sénateurs convergent sur deux choses qui ont par contre entaché cette chambre pourtant respectées de tous. Il s’agit de la levée de l’immunité de l’ancien chef d’Etat, Domitien Ndayizeye, ce qui a conduit à son emprisonnement ainsi que le limogeage de l’ancienne vice-président du sénat, Yollande Nzikoruriho, du Cndd-Fdd, qui avait refusé les closes du congrès de Ngozi, qui écartait Hussen Radjabu de la présidence du parti présidentiel. Les sénateurs sortants affirment qu’il y a eu un manque de respect des lois régissant le pays et surtout le Sénat et souhaitent que de telles situations ne se répètent plus.

- Le politologue Julien Nimubona qualifie le résultat des élections sénatoriales de ce mercredi 28 juillet 2010 comme un recul dans la gestion de la chambre haute du pays. Il souligne que la majorité des sénateurs élus sont des nouveaux en politiques et ne possèdent pas un bagage intellectuel suffisant pour représenter le peuple. Ce professeur de l’Université du Burundi souligne que les capacités intellectuelles comptent dans l’analyse des lois et trouve que finalement cette chambre risque de connaître des perturbations et affirme que la communauté internationale et le gouvernement vont encore une fois leur payer des stages de mise à niveau pour qu’ils accomplissent pleinement leur rôle.

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