@rib News, 21/09/2011

● Justice

- Le procureur général de la République Valentin Bagorikunda a mis en garde tous les médias contre la divulgation de toute information en rapport avec les enquêtes en cours sur les attaques de Gatumba. Selon lui, il ne faut pas que les medias faussent les pistes en publiant des informations pour désorienter la commission d’enquête ou la police qui mènent des enquêtes pour connaitre l’identité des meurtriers de Gatumba. [Isanganiro/Rpa/Rtnb/Bonesha]

- Le procureur général de la République, Valentin Bagorikunda vient d’annoncer la mise en place d’une commission d’enquête sur les attaques de Gatumba, dont le bilan a atteint 39 victimes et des dizaines de blessés. « Tous les moyens juridiques seront mis en place pour permettre à cette commission de bien mener cette enquête » a assuré Valentin Bagorikunda, ajoutant que, certaines personnes ont déjà été arrêtés par la police dans le cadre des enquêtes. [Isanganiro/Rpa/Bonesha/Rtnb]

● Sécurité/Medias

- Le Conseil national de sécurité a publié un communiqué appelant les journalistes et les organisations de la société civile à ne pas divulguer les informations en rapport avec les attaques de Gatumba. Le ministre de l’Intérieur Edouard Ndwuimana, agissant au nom du Conseil national de sécurité, a mis en garde les médias, les journalistes, et mêmes certaines organisations de la société civile burundaise, de faire preuve de retenue pour ne pas aider les criminels à prendre des stratégies, en diffusant des informations pouvant fausser les enquêtes. [Rtnb/Isanganiro/Bonesha]

- Le ministre Nduwimana a fait savoir que depuis un certain temps, les medias divulguent des informations en rapport avec des dossiers en instruction. Selon lui, c’est un moment propice de rappeler aux journalistes qu’il est interdit de divulguer des informations sur des dossiers qui sont en cours d’instruction. [Rtnb]

- Quant aux organisations de la société civile, le Conseil de sécurité a fait remarquer qu’il est interdit d’afficher un sentiment antinationaliste, en s’associant aux malfaiteurs. Il déplore que certains politiciens et membres des associations de la société civile burundaise semblent vouloir profiter de la tension dans le pays. [Rtnb/Rpa/Isanganiro/Bonesha]

- Le président de l’Observatoire de la presse burundaise (OPB) Innocent Muhozi a fait savoir qu’il ne peut pas s’exprimer durant la période de deuil, mais qu’il va s’exprimer dans les jours à venir. [Rpa]

- Quant aux membres des organisations de la société civile burundaise, c’est une grande déception de se voir versés, par le gouvernement, dans le même panier que les partis d’opposition. Ils demandent plus de clarifications sur les déclarations du Conseil national de sécurité du Burundi, qui semble les considérer comme des défenseurs des malfaiteurs. [Rpa]

- Le ministre de la Communication s’est opposé à la décision des médias de faire une synergie contre les cas d’assassinat des citoyens dans le pays. Selon un communiqué diffusé hier soir par le même ministère, il est interdit de faire des émissions à caractère politique pour une période d’un mois durant laquelle la commission d’enquête sera en train de mener des enquêtes sur les attaques de Gatumba. [Bonesha]

- Les journalistes des médias burundais seront ce jeudi en synergie contre les tueries de ces derniers jours au Burundi. Le ministère de la Communication est déterminé à interdire à tous les médias de faire cette synergie.

● Droits de l’homme

Selon la HRW, les autorités burundaises devraient de toute urgence mener une enquête sur le massacre, le 18 septembre 2011. Dans le cadre de leur recherche des auteurs du massacre, les autorités devraient user de la force minimale nécessaire et traduire les auteurs présumés en justice, et non procéder à des exécutions extrajudiciaires, selon le communiqué de Human Right Watch. [Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- Selon la coordinatrice de HRW dans la région des Grands-lacs, un résidant local a indiqué qu’il avait dénombré au moins 26 cadavres sur le lieu du massacre. Selon  elle, des attaques ciblées à caractère politique ont été rapportées depuis le mois d’octobre 2010 et continuent jusqu’à présent. D’autres sources ont rapporté un bilan dépassant les 30 victimes, y compris le porte-parole de la police qui a cité le chiffre de 39 morts. [Isanganiro]

- Selon la HRW, il y a des preuves que certains agents de l’administration, impliqués dans des assassinats des membres des partis d’opposition, ont bénéficié d’une grande impunité, ce qui aurait encouragé des cas d’assassinat ciblés. HRW continue actuellement de recueillir des informations sur le nombre exact et l’identité des victimes. Plusieurs membres d’un club de football local, qui s’étaient rendus dans le bar pour célébrer une victoire, figuraient parmi les victimes, selon HRW. [Isanganiro]

- « Nous demandons instamment aux forces de sécurité burundaises de ne recourir qu’à la force minimale nécessaire dans leur poursuite des auteurs de ces récentes atrocités », a déclaré Daniel Bekele. « Le massacre choquant de Gatumba ne devrait pas servir de prétexte pour viser d’anciens rebelles qui ont déposé les armes ou des membres de partis d’opposition qui n’ont pas été impliqués dans des activités criminelles. Si les autorités retrouvent les auteurs présumés, ceux-ci devraient être arrêtés, inculpés et jugés, mais non exécutés sommairement. », conclut Bekele dans le communiqué. [Isanganiro/Rpa]