@rib News, 29/08/2012 – Source Reuters Le Premier ministre kényan Raila Odinga a accusé mercredi "les ennemis" du Kenya d'être à l'origine de l'assassinat d'un imam dont la mort a provoqué des émeutes à Mombasa, haut lieu du tourisme sur la côte de l'océan Indien. "Nous nous doutons que la main des ennemis de notre pays est derrière tout ceci, (la main de) ceux qui cherchent à créer de l'animosité entre les religions", a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec des dignitaires religieux de Mombasa.
"C'est une tentative visant à créer de la division entre chrétiens et musulmans", a-t-il poursuivi, ajoutant que le Kenya s'était fait de nombreux ennemis en envoyant des soldats en octobre dernier en Somalie voisine pour combattre des militants islamistes. L'imam Aboud Rogo, accusé par les Etats-Unis de prêter assistance aux miliciens islamistes somaliens d'Al Chabaab, liés à Al Qaïda, a été assassiné lundi. La voiture dans laquelle il circulait dans Mombasa a été criblée de balles. Sa mort a déclenché deux jours d'émeutes dans la ville, fatales à cinq personnes, dont trois agents de police. Un semblant de calme est revenu depuis dans la seconde ville du pays, centre touristique et portuaire majeur dont les rues sont sillonnées par les forces de l'ordre. Aux journalistes lui demandant dans quelle mesure ces émeutes étaient une manifestation spontanée de colère ou au contraire un mouvement organisé, Raila Odinga a accrédité la seconde thèse. "Pourquoi s'en prendre délibérément à des églises (NdlR, au moins six églises ont été incendiées) ? Cela devait s'inscrire dans une réaction organisée. D'où venaient les grenades ? Cela confirme nos soupçons sur le fait qu'une organisation clandestine est à la manoeuvre", a-t-il dit. Dans un communiqué, le Conseil national des églises du Kenya s'inquiète lui aussi de violences qui, écrit-il, "semblent bien préparées, préméditées et systématiques". "Des chrétiens ont été tués, blessés ou mutilés à vie. Pour nous, c'est une provocation délibérée contre les chrétiens pour les amener à des représailles", a dit le secrétaire général du Conseil national des églises, Peter Karanja. |