@rib News, 10/01/2013 – Source France Info

"Trois fantômes et un mystère", un mystère de plus dans une affaire qui n'en manque pas : selon Maria Malagardis dans Libération, la mort inexpliquée de deux gendarmes et de l'épouse de l'un d'entre eux au Rwanda, à Kigali, en avril 1994, laisse planer de nouveaux soupçons sur le rôle de la France à cette époque où le Rwanda a basculé dans le génocide.

Avec d'autres éléments très troublants, Libération publie le fac-similé du certificat de décès de l'un des deux gendarmes. Le juge anti-terroriste Marc Trévidic a établi que ce document est un faux. Devant le juge, le médecin militaire concerné a été catégorique : il n'a jamais établi ce document.

Question : pourquoi avoir établi ce faux certificat à en-tête de l'armée française ?

C'est toute la question. Les deux gendarmes s'occupaient à l'époque des transmissions radios au Rwanda pour l'ambassade de France et pour l'armée rwandaise. Question posée par Libération : auraient-ils surpris des discussions qu'ils n'auraient pas dû entendre ?

Impossible à établir pour l'instant, mais pour Libération, c'est un nouvel indice qui pointe vers Paris pour comprendre ce qui s'est passé dans le ciel du Rwanda le 6 avril 1994, quand l'avion du président rwandais a été abattu par un missile. C'était la veille d'un génocide qui a fait au moins 800 000 morts.

Le juge Trévidic enquête sur l'attentat, et pour Libération, avec ce qu'il a découvert au Rwanda, la justice française sera peut-être bientôt en mesure de préciser enfin l'implication et la responsabilité de la France dans la tragédie rwandaise.