@rib News, 16/01/2013

● Politique

- L’ADC-Ikibiri estime que les révélations de Manassé Nzobonimpa montrent à suffisance le pourquoi de la non-production des procès-verbaux des bureaux de vote lors des élections de 2010 jusqu’à présent. Le porte-parole de cette coalition trouve une nouvelle révélation : celle des fraudes sur les résultats au niveau des machines électroniques dans les enceintes de la CENI. Chevineau Mugwengezo affirme donc qu’ils soutiennent Manassé Nzobonimpa dans sa politique de dénoncer les irrégularités qui ont caractérisé les élections de 2010, ce que tous les autres avaient échoué à faire. Il trouve aussi compréhensible le fait de dénoncer ces irrégularités tardivement. Pour lui, il fallait trouver un lieu et un moment sûrs pour le faire étant donné que la sécurité devrait être perturbée pour quiconque s’aventurerait dans un tel exercice. Il pense que cela va être utile pour le pays dans les prochains jours. [Rpa/Télé-Renaissance]

- Le parti Uprona trouve qu’il n’a rien à dire à propos des révélations de Manassé Nzobonimpa. Pour le président de ce parti, elles contiennent beaucoup d’irrégularités et de contradictions. Par ailleurs, Charles Nditije trouve que ces révélations ne viennent en rien aider son parti. Quant à la CENI reprochée d’avoir truqué les élections de 2010 au profit du CNDD-FDD, elle affirme qu’elle ne va pas s’exprimer sur ces révélations de Manassé Nzobonimpa. [Rpa]

- Selon Mme Gertrude Kazoviyo, politologue et analyste de discours, les propos de Manassé Nzobonimpa sont à prendre soit comme vrais, soit comme faux. Elle dit qu’ils peuvent être vrais puisque cet ancien Secrétaire du Conseil des sages du parti au pouvoir depuis 2005 devrait être au courant de tout ce qui se fait au niveau du pays en général et du parti Cndd-Fdd en particulier. Ils peuvent en revanche être faux du moment que Manassé Nzobonimpa peut être mécontent du fait qu’il a été exclu du parti et qu’il cherche par la suite un moyen de salir ce parti. Elle dit que chaque chose doit alors être prise dans sa juste situation temporelle, mais elle demande de ne pas prendre à la légère ces révélations et estime plutôt qu’il faut les étudier à fond et mener des enquêtes pour déterminer la part de vérité ou de mensonge dans ces affirmations. [Isanganiro/Rpa]

● Justice

- Reprise ce mercredi devant la Cour d’appel de Bujumbura du procès en appel des présumés auteurs des massacres de Gatumba en septembre 2011. Douze détenus étaient à la barre mais l’affaire n’a pas été analysée au fond puisque ces détenus ont soulevé la question relative à leur sécurité. L’affaire a été remise au 6 mars prochain. Selon le président de l’APRODH, il y a des choses qu’on veut cacher dans cette affaire. Pierre Claver Mbonimpa ne comprend pas le caractère inopiné de l’audience. En effet, les avocats de la défense n’ont pas été avertis de la tenue de cette audience et un seul s’était présenté de même que les détenus ont été informés à la dernière minute. Il ajoute aussi qu’il n’est pas compréhensible que les détenus avaient demandé et obtenu le transfert à la prison centrale de Bujumbura pour être près des familles, de leurs avocats et de la Cour, mais que ce transfert n’a pas eu lieu suite aux injonctions de certaines personnes qui auraient ordonné le contraire. Il fait aussi savoir que le fait de ne pas avoir Mukono et Nzarabu à la barre est l’une des stratégies de fausser les enquêtes sur les massacres de Gatumba même si le président de la République avait promis la lumière sur ce dossier. Rappelons que ces détenus sont éparpillés dans les prisons de Rumonge, Muramvya et Bujumbura. [Rtnb/Télé-Renaissance/Rpa/Isanganiro/Bonesha]

● Gouvernance

- L’OLUCOME affirme que les hauts dignitaires de ce pays ne vont pas payer en aucun cas l’impôt professionnel sur les revenus (IPR). Le président de cette organisation annonce que les grands dignitaires de ce pays se sont octroyés des majorations de salaires dans le budget comptant pour l’exercice 2013 et cela d’une manière inconsidérée : entre 50 et 150% pour chacun. Selon Gabriel Rufyiri cela est inacceptable et va causer une double perte au pays puisque non seulement les hauts dignitaires ne vont pas payer l’IPR, mais aussi ils ont augmenté leur salaire. C’est donc un double vol. Il s’étonne aussi du fait qu’il y a une somme de plus de 1.800.000.000FBu qui vient d’être retirée du ministère des Travaux publics et Equipement pour être distribuée aux parlementaires. Gabriel Rufyiri dit que les travaux auxquels cet argent avait été destiné ont été réalisés et les prestataires de ces services ne seront pas payés. Il demande donc une répartition équitable du peu dont dispose le pays pour l’honneur et la dignité de chaque citoyen burundais. [Télé-Renaissance/Rpa/Isanganiro/Bonesha]

- La population de la localité de Buta dans la commune et province de Bururi voient qu’il y a des spéculations dans la vente des engrais chimiques de type DAP qui sont en train d’être vendus par un commerçant de la localité. Ils constatent que le prix a été largement revu à la hausse puisqu’il est passé de 900FBu à 1900FBu par kilo. Ils disent ne pas comprendre comment ces engrais portent le cachet du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage sont en train d’être vendus par des particuliers. Le commerçant en question affirme qu’il a acheté les engrais à 1600FBu par kilo et trouve qu’il n’a pas d’exagération dans la fixation du prix de vente. Le directeur de la DPAE Bururi ne nie pas l’achat de ces engrais par ce commerçant et ajoute qu’il en a suspendu la vente. [Bonesha]

- Selon une étude sur la Justice fiscale et économique, menée par un consultant pour le compte de l’ONG locale PARSEM, le Gouvernement burundais devrait revoir à la baisse les exonérations. Selon Charles Nihangaza, le pays a perdu plus de 160.000.000FBu dans la seule année de 2012 dans les exonérations. Il a alors constaté que cette politique doit être revue puisque le pays y perd beaucoup. [Bonesha]

● Sécurité

- La famille d’un policier du nom de Nkurunziza Emmanuel dit Bitaruka, tué la semaine dernière dans la commune urbaine de Musaga, demande que les circonstances de sa mort soient élucidées. En effet, la version selon laquelle il a été abattu par des bandits qui venaient de voler dans le quartier de Gasekebuye n’est pas du tout convaincante puisqu’il n’y a pas d’endroit officiellement connu comme ayant été la cible des bandits dans ce quartier dans la semaine passée. Qui plus est, ils n’avaient pas été informés de cette mort en temps utiles. Par ailleurs, la victime avait été mutée de la commune de Kanyosha vers celle de Musaga et avait fait savoir à sa famille qu’il y a des choses qui ne vont pas bien à son service. Le porte-parole de la Police affirme qu’il n’était pas encore au courant de cette mort. La famille demande qu’il y ait des éclaircissements sur cette disparition. [Rpa]