@rib News, 23/01/2013 ● Politique - Le vice-président du parti Sahwanya-Frodebu demande au président de la République de clarifier dans les meilleurs délais les points de la Constitution qu’il aimerait voir changés pour la bonne préparation des élections de 2015. Frédéric Bamvuginyumvira estime que le Code électoral doit être changé dans le sens de la cConstitution et c’est cette dernière qui doit être amendée en premier lieu. Il dit que le plus tôt est le mieux puisqu’il faut du temps suffisant afin de ne pas précipiter les choses dans les derniers jours. Il affirme que le parti Sahwanya-Frodebu préfère le bulletin unique lors des échéances de 2015. Il explique le boycotte de la réunion tenue par la CENI ce mardi par le fait qu’étant donné que cette Commission n’a pas été mise en place par consensus, il est logique et préalable qu’avant toute réunion, il ait d’abord une mise au point de certaines choses. Le plus pressé n’est pas de tenir des réunions avant d’avoir mis en place un climat de confiance. [Rtnb]
● Justice La synergie des médias [Isanganiro/RPA/RSF Bonesha FM/Radio Renaissance FM/Radio Maria/Radio C.C.I.B FM+] a travaillé ce mercredi sur le terme "Justice". La synergie a collecté des idées et considérations de certaines catégories de personnes sur la Justice en général et la Justice burundaise en particulier. C’est au moment où ici et là des voix dénoncent le caractère non indépendant de la Justice burundaise. - Selon l’Eglise catholique, la Justice est une vertu qui doit être suivie et observée par n’importe qui dans une société quelconque puisque c’est la volonté de Dieu. L’archevêque de Bujumbura trouve que Dieu manifeste son désir de Justice parmi les hommes à travers le 7ème commandement qui interdit de voler. Evariste Ngoyagoye affirme que Dieu a voulu que les hommes vivent en harmonie par l’effet de la Justice et cela doit être observé tel quel. - L’expert juriste Pascal Rwankara trouve lui que dans n’importe quel pays, la Justice est la source de l’ordre parfait. Il trouve qu’il n’y a pas de paix quand il n’y a pas de Justice puisqu’à ce moment, les gens cherchent comment se faire Justice eux-mêmes sans recourir aux organes chargés de ce travail puisqu’ils n’ont pas confiance en eux. Il dénonce ici la Justice populaire comme étant la source du désordre où chacun fait ce qui lui semble bon se cachant sous l’effet du nombre. - Selon la société civile, un pays sans Justice est un pays invivable puisqu’il devient comme une forêt où le plus gros et fort animal dévore le plus petit et faible. C’est la loi de la jungle. Pacifique Nininahazwe trouve que tout comme la Justice d’avant Arusha alors jugée de mono ethnique, celle d’aujourd’hui, même si elle est mixte, est toujours soumise aux manipulations des hommes politiques. La Justice est aussi utilisée pour cacher certaines vérités dans certains grands dossiers. - Maître Fabien Segatwa trouve quant à lui que quand le pays va mal, le juge lui aussi n’est pas à l’aise. Mais, il nuance que ce ne sont pas tous les juges qui ne travaillent bien puisque les gens continuent de se confier à la Justice. Il affirme qu’il y a des lamentations surtout dans les grands dossiers et surtout ceux dans lesquels les hommes politiques et ceux ayant de l’influence sont impliqués. Mais, il affirme que peu de dossiers sont ainsi traités et ce n’est pas une exception pour le Burundi puisque dans presque tous les pays, les procès à caractère politique sont orientés selon la volonté des autorités en place. Dans ces cas, les juges sont sous le poids du pouvoir et la population se lamente contre les décisions de ces juges. Il estime aussi qu’un juge qui ne tranche pas selon la vérité ou la loi a un cœur déchiré et pas tranquille. - S’appuyant sur la situation en Angleterre où il vit, Pacelli Ndikumana trouve que la situation en Angleterre est telle puisque là les juges ne sont pas nommés par l’Exécutif, mais par un jury et personne ne peut être nommé juge avant d’avoir 15 ans d’expérience dans le domaine de la Justice comme avocat. Il trouve aussi que le fait d’avoir un juge unique est un fait positif puisque ce dernier doit motiver sa décision et signer ses jugements qui vont par la suite constituer une jurisprudence pour les juges suivants et qui sera même proposée aux étudiants pour une lecture. Il trouve que la situation au Burundi est difficile à qualifier puisque les juges sont nommés par l’Exécutif et certains juges peuvent se cacher derrière le principe de la collégialité puisqu’ils siègent étant plusieurs pour prendre n’importe quelle décision. - Quant à Cassien Simbare, le vrai juge doit garder à l’esprit qu’il travaille pour le pays entier et la population entière. Il doit aboutir à une décision qui s’inscrit dans la logique de ce qui a été dit lors des audiences ; prendre une décision légale et satisfaisante même si cette dernière lui coûte sa vie ou son travail ; il n’a pas d’amis ni de famille ; il ne regarde que la loi. - Certains habitants de la ville de Bujumbura se sont exprimés à ce sujet. Certains se lamentent du fait que la Justice Burundaise n’est pas indépendante et affirment que le Gouvernement s’immisce souvent dans le travail de la Justice. Si on est convoqué, on y va le cœur dans la tête puisqu’on n’est pas sûr de rentrer paisiblement à la maison ; celui qui vous convoque pouvant avoir déjà préparé la prison avant même d’entendre les explications qu’on va donner. D’autres affirment que la corruption est venue aveugler certains juges qui l’acceptent très souvent au détriment de la loi et comme ça, la vérité est truquée par le juge. D’autres encore disent que les convocations sont, à certains moments, suspectes puisque le fait de comparaître fait penser à la prison même si on est sûr d’être dans la voie légale. Certains autres disent qu’on peut être victime de ses propres biens. Mais, ils font savoir qu’il y a des juges qui se distinguent et prennent de bonnes et légales décisions même dans des situations les plus critiques. - Le syndicat des magistrats du Burundi estime que la Justice ne peut pas être indépendante au moment où parmi les 17 membres du Conseil supérieur de la Magistrature, seuls 7 sont élus par les juges ; et qu’il est dirigé par un membre de l’Exécutif. Le président de ce syndicat estime que dans cette situation, les décisions qui viennent de l’Exécutif s’imposent dans les cessions de ce Conseil et ce dernier devient un organe de l’Etat. Il déplore également le fait que les juges sont nommés sur ordonnance du ministre de la Justice. - L’APRODH trouve que la Police elle aussi se comporte d’une manière à ce qu’elle dépasse les limites en donnant des ordres à la Justice. Pierre Claver Mbonimpa trouve étonnant que la Police incarcère une personne pendant plus du délai légalement établi avant de la présenter au juge qui devrait statuer sur sa détention. Il trouve à ce moment que la Police est plus forte que le Parquet. Ceci cause selon lui, une sorte de manque d’indépendance de la part des juges qui sont incapables de s’offrir la place pourtant leur reconnue par la loi. - Selon un ancien président du SYMABU, les juges sont souvent victimes des arrêts qu’ils ont rendus dans leur carrière. Vital Nshimirimana affirme qu’il y des mutations de service, des détachements et des renvois qui sont des suites des décisions que le juges a rendues. Il fait savoir aussi qu’il y un juge qui a pris le chemin de l’exil pour des raisons similaires. Il conclut que cela montre qu’il n’y pas d’indépendance de ce corps de fonctionnaires qui est souvent obligé de travailler suivant la volonté de certaines personnes. ● Economie - Le prix du charbon reste exorbitant malgré que la Police ait laissé les camions chargés de ce produit descendre sur Bujumbura. Le prix d’un sac de charbon reste à plus de 40.000FBu alors qu’avant il était à 26.000FBu et le prix unitaire chez les détaillants reste à 500FBu alors qu’il était à 300FBu avant le blocage des camions. Les transporteurs expliquent qu’ils doivent récupérer les dépenses faites pendant les jours d’arrêts. Ils affirment qu’ils devraient payer les prix journaliers de location des camions. Les consommateurs du charbon demandent au Gouvernement de revoir la lourdeur des dispositions du nouveau Code de la circulation routière puisqu’ils constatent qu’ils vont en pâtir. [Rtnb] |