@rib News, 29/01/2013

● Justice

- Le Parquet général de la République vient de mettre sur pied une commission d’enquête sur les causes du déclanchement de l’incendie ce dimanche au marché central de Bujumbura. Selon le procureur général de la République, la commission a des pouvoirs étendus pour auditionner toute personne susceptible d’aider à la manifestation de la vérité. Valentin Bagorikunda dit aussi que cette commission, composée de 4 substituts du procureur et 3 commissaires de Police, prendra toute mesure légale qui s’impose. Il ajoute qu’elle a un délai de 60 jours pour produire son rapport. Il affirme aussi que toute personne qui se rendra coupable de vol avant, pendant ou après l’incendie sera puni conformément à la loi. [Rtnb/Télé-Renaissance/Bonesha/Isanganiro/Rpa]

● Economie 

- Le feu n’est pas encore éteint dans le marché central de Bujumbura. La population reste toujours bloquée aux alentours de ce marché où les pompiers chargés d’éteindre les restes de l’incendie sont seuls autorisés d’accès. Le feu reste concentré dans les lieux où se vendaient les produits vivriers comme le haricot et le riz. Mais, la majeure partie de ce marché reste inaccessible à cause du toit de ce marché qui s’est écoulé. [Rtnb/Rpa/Télé-Renaissance/Isanganiro/Bonesha]

- Les commerçants du marché central de Bujumbura ont tenu une réunion sur le terrain de football communément appelé "Tempête" pour évaluer ensemble la situation et analyser les propositions du Gouvernement. Ce dernier leur avait demandé d’aller travailler sur le terrain communément appelé "COTEBU" mais les commerçants ont unanimement refusé cette proposition disant qu’ils veulent suivre de près la situation sur le marché central de Bujumbura. Ils considèrent en effet que s’ils se rendent sur ce terrain, ils vont perdre les places qu’ils occupaient dans le marché au profit d’autres personnes. Ils affirment d’ailleurs que le deuil se fait à l’intérieur du ménage et non à l’extérieur. Le représentant des commerçants du marché central dit qu’ils vont transmettre ces réclamations au Gouvernement. Néanmoins, ils ont mis un comité de suivi de la crise qui va étudier comment ils peuvent aller voir ce qui peut encore être sauvé. Ils ont aussi mis en place une commission composée de 30 personnes par quartier pour suivre de près les travaux d’extinction de l’incendie. Ils demandent que le Gouvernement leur accorde des crédits sans intérêts avant toute autre activité. [Rtnb/Bonesha/Rpa/Isanganiro/Télé-Renaissance]

- L’opinion nationale burundaise se demande où sont passés les véhicules de lutte contre l’incendie qui avaient défilé le jour de la commémoration du 50è anniversaire de l’indépendance du Burundi après que le porte-parole de la Police ait affirmé que celle-ci n’a pas de moyens d’intervention pour éteindre les incendies. Elle trouve qu’il est incompréhensible de voir qu’après 6 mois seulement les véhicules ne sont plus fonctionnels et les tenues que les policiers portaient le jour du défilé n’ont pas été vues lors des travaux d’extinction du marché de Bujumbura. Les avaient-ils empruntés pour le défilé ? Elie Bizindavyi affirme qu’ils n’ont pas eu le temps d’aller se changer. Le porte-parole de la police a aussi fait savoir qu’aucun rapport n’a été donné puisque selon Elie Bizindavyi, il n’y a pas de rapport plus parlant que le fait que les véhicules soient dans un garage. [Rpa]

- Des commerçants de pagnes accusent certains éléments de la Police nationale d’avoir volé leurs pagnes au moment où ils tentaient de les sortir du marché. Ils font savoir que certains policiers ont décidé de les dépouiller de leurs biens alors qu’ils tentaient de les sauver du feu. Ils demandent que leurs biens leur soient restitués puisque ceux qui les ont pris sont connus. A ce propos, le porte-parole de la Police dit que les biens qui ont été saisis par la Police seront restitués après avoir identifiés leurs véritables propriétaires. [Rpa/Rtnb]

- Le directeur de la SOGEMAC dit que sa société va accuser un manque à gagner se chiffrant entre 50 et 60 millions de francs burundais par mois en cette période où le marché de Bujumbura est à l’arrêt. Cyprien Horugavye dit aussi que les travailleurs de la SOGEMAC vont perdre leur emploi suite à cet incendie. Il tranquillise pourtant les anciens occupants du marché parti en fumée ce dimanche qu’ils ne vont pas perdre les places qu’ils occupaient avant l’incendie. Selon lui, même si la plupart des contrats de location entre ces commerçants et la SOGEMAC ont été brûlés, cette dernière va consulter les formulaires dont elle dispose pour les reconduire. [Rpa]

- Les commerçants des alentours du marché de Bujumbura disent qu’ils vont travailler à perte. Ils estiment qu’ils avaient comme clientèle les commerçants du marché central de Bujumbura. En ce moment où les alimentations, les restaurants, les banques, les pharmacies et tout autre service ne fonctionne pas. Ils estiment que le Gouvernement doit prendre des mesures d’ouverture de ces services pour alléger la situation. Précisons que la BNDE et la MUTEC fonctionnent normalement. [Rpa]

- Les transporteurs des commerçants burundais vers l’Ouganda et la RDC disent qu’ils vont subir les conséquences de l’incendie survenu au marché central de Bujumbura. Selon eux, la majeure partie des voyageurs étaient des commerçants et en ce moment où ils ne sont pas en activité, ils trouvent que la clientèle a sensiblement diminué et remarquent que seuls les touristes prennent des voyages. Ils demandent au Gouvernement d’aider les commerçants burundais pour qu’ils se rendent encore une fois dans ces lieux pour s’approvisionner. C’est le même son de cloche pour les transporteurs de la ville de Bujumbura qui disent qu’ils ne font plus le même nombre de tours qu’avant l’incendie. Ils disent aussi que le nouvel aménagement des parkings ne leur permet pas de bien travailler puisque la population préfère aller à pied estimant qu’il n’y a plus nécessité de prendre le bus après une long parcours à pied. [Rpa]

- Dans la commune de Rumonge de la province de Bururi, les commerçants disent qu’ils vont être sérieusement touchés par l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura. Ils trouvent que les prix sont en train de chuter puisqu’ils n’acheminent plus leurs produits à Bujumbura. Ils trouvent aussi que le chômage intérieur va augmenter puisque ceux qui opéraient sur le marché central de Bujumbura commencent à rentrer sur les collines. [Rpa]

- Les institutions de micro-finance du Burundi estiment que c’est tout le monde qui a subi une perte suite à l’incendie qui s’est déclaré dans le marché central de Bujumbura et non seulement les commerçants. Son secrétaire exécutif dit que ce réseau est prêt à écouter les commerçants qui avaient contracté des crédits auprès d’eux. Cyprien Ndayishimiye leur demande donc de venir individuellement auprès des prêteurs pour discuter des modalités à adopter. Il ajoute que la réponse sera individuellement prise suite aux circonstances de chacun et le résultat des négociations puisque ni les micro-finances, ni les commerçants, personne n’a commis de faute. [Bonesha/Télé-Renaissance/Isanganiro]

- Le courant de réhabilitation du parti Uprona demande une révision de la loi budgétaire comptant pour l’exercice 2013 qui venait d’être votée pour l’adapter aux circonstances du moment. Selon le professeur Evariste Ngayimpenda, des retouches doivent être effectuées surtout sur les dépenses qui avaient été prévues concernant les déplacements des ministres à l’Intérieur, celles liées aux travaux communautaires, celles liées aux bonnes œuvres, les protocoles des ministres et surtout les récentes augmentations de salaires des hauts dignitaires du pays pour les réduire au strict minimum nécessaire au paiement de l’IPR. Il demande aussi la réhabilitation rapide de ce marché et le respect des droits acquis des anciens occupants de ce marché central de Bujumbura. Il demande aussi des enquêtes pour déterminer les causes de cet incendie. [Rtnb/Isanganiro/Bonesha/Télé-Renaissance]

- L’ambassade des Etats-Unis au Burundi dit qu’il est consterné par ce qui s’est passé au marché central de Bujumbura. Selon un communiqué rendu public ce mardi, il console ceux qui ont perdu leurs biens et trouve que l’économie burundaise va subir de cet incendie. Il affirme l’engagement des Etats-Unis dans la collaboration avec le Gouvernement burundais dans la prise des décisions dans le but de gérer la situation. [Rtnb/Bonesha]

- Des messages de condoléances continuent d’arriver. Il s’agit de ceux en provenance de l’association des femmes entrepreneurs du Burundi, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, le Conseil de Bashingantahe, la COSYBU et la CSB. Tous affirment que la Burundi vient de perdre un grenier stratégique. Ils demandent des enquêtes sérieuses sur les causes de déclanchement de cet incendie et surtout sur la manière d’intervention de la Police anti-incendie puisqu’il est visible qu’il y a eu des failles. Ils demandent aussi la mise en place des systèmes de protection des incendies dans d’autres lieux stratégiques surtout les marchés et la réhabilitation de ce marché de Bujumbura. Ils demandent enfin que les victimes de cette catastrophe ne soient pas contraints par les prêteurs de payer avant qu’elles ne se relèvent de ce trou combien profond. [Rtnb/Rpa/Télé-Renaissance/Bonesha/Isanganiro]

● Sécurité

- Une réunion de sécurité a été tenue au chef lieu de la province de Muyinga. Elle regroupait les fonctionnaires, les chargés de la sécurité, les autorités administratives et les commerçants du chef lieu de cette province. Les commerçants ont demandé que les kiosques du marché de Muyinga construits anarchiquement et sous la complicité de certaines autorités administratives soient détruits afin de permettre à une éventuelle intervention des véhicules de lutte contre l’incendie. Ils ont aussi demandé que les vendeurs d’essence soient réinstallés dans un autre lieu puisqu’ils sont une cause potentielle du déclanchement du feu. Les participants à cette réunion ont aussi émis le vœu de voir la population burundaise participer à la solidarité nationale en faveur des victimes directes de l’incendie de dimanche à Bujumbura et ont affirmé qu’ils seraient les premiers à y participer. [Isanganiro/Rtnb]

- Des pluies mêlées de grêle et de vents violents se sont abattues lundi soir sur la province de Kayanza. La commune la plus touchée est celle de Kayanza où le toit du stade moderne de Gatwaro, celui du bureau de la BCB, de l’OBR et de la morgue de l’hôpital de Kayanza ont été détruits. Trois poteaux électriques ont aussi été déracinés. Trois personnes ont également été tuée, deux foudroyées dans les communes de Kabarore et Rango et une autre emportée par les crues de la rivière Kayave en commune de Kabarore. Depuis mardi matin, la remise en l’état de certaines infrastructures avait commencé. Plus de 30 maisons ont également été détruites et des champs de cultures sérieusement endommagés. Le Gouverneur de la province affirme qu’il a tenu ce mardi une réunion avec les administratifs, les chargés de l’ordre et les natifs de cette province. Athanase Mbonabuca demande l’intervention de toute personne bienfaitrice pour secourir la population touchée. [Rpa/Isanganiro/Rtnb]