@rib News, 02/02/2013

Une synergie des médias a passé en revue l’incendie du dimanche 27 janvier au marché central de Bujumbura où toutes les marchandises sont parties en fumées à quelques exceptions près. Elle a aussi traité de la suite qui est en train d’être réservée à cet incendie. Cette synergie était composée des radios RSF Bonesha FM/Radio-Télé-Renaissance/Rpa/C.C.I.B FM+/Radio Maria/Isanganiro]

● Economie

- La synergie est revenue en long et en large sur le déroulement des faits, la panique générale qui a caractérisé les commerçants. Elle a évoqué les circonstances de déclanchement de ce feu et la passiveté ayant caractérisé ceux qui ont chargé d’éteindre le feu mais qui sont intervenus tardivement.

- Les anciens commerçants du marché central de Bujumbura se sont rendus ce vendredi matin sur leur ancien lieu de travail. Ils étaient partis voir s’ils pouvaient encore récupérer au moins quelque chose des restes de leurs marchandises. Par miracle, il y en a qui ont pu récupérer quelques unes de leurs marchandises mais, ils n’ont pas été autorisés à les faire sortir du marché calciné. Pour cause, la commission composée de commerçants qui s’y était rendue ce jeudi s’était convenue avec la Police qu’aucune marchandise encore en bon état ne serait sortie avant une expertise sur son état nocif. Elles ont alors été regroupées dans les endroits où elles ont été découvertes en attendant cette expertise. Les commerçants de ce marché demandent au Gouvernement de faire quelque chose en leur faveur pour qu’ils puissent se relever petit à petit de cette situation. [La synergie/Rtnb]

- Les Banques disent qu’elles sont prêtes à aider les commerçants ruinés par l’incendie du marché central de Bujumbura pour qu’ils reprennent le travail. Selon le président de l’association des Banques, elles vont analyser la situation de chaque commerçant pour faire quelque chose. Cyrille Sigejeje dit pourtant que cet avantage sera accordé aux clients des Banques, c'est-à-dire ceux à qui ces Banques avaient octroyé des crédits ou leurs collaborateurs. Il fait savoir également qu’ils peuvent aider tout commerçant en donnant quelque chose à travers un compte créé à cet effet. [La synergie]

- La BRARUDI fait savoir qu’elle donne une enveloppe de 50.000.000FBu à mettre sur le compte que le Gouvernement vient de créer dans le but d’aménager le terrain COTEBU qui abritera temporairement le marché. Elle fait également savoir qu’elle organisera un concert et que l’argent qui sera récolté et lors de la vente des boissons sera déposé sur ce même compte. [La synergie]

● Justice

- Les arrestations en rapport avec cet incendie se poursuivent. Jusque ce vendredi, 4 personnes avaient déjà été arrêtées. Il s’agit de Cyprien Horugavye, directeur général de la société de gestion du marché central de Bujumbura. L’avocat de ce dernier affirme pourtant que cette arrestation est illégale. Maître Dieudonné Bashirahishize dit qu’on lui a envoyé un mandat d’amené généralement envoyé aux personnes qui ont refusé de comparaître alors qu’il n’avait jamais été convoqué. De plus, le chef d’accusation a été modifié. Alors que sur ce mandat d’amené était écrit qu’il est accusé de collaboration avec ceux qui ont brulé le marché, arrivé devant la commission qui l’a interrogé, un mandat d’arrêt a été émis et portait le motif d’avoir brulé marché. Le directeur de la SOGEMAC a été arrêté ce jeudi dans l’après midi. Une autre personne arrêtée est Selemani Juma dit Mwalimu Juma, un des dirigeants des musulmans, arrêté mercredi par le service national de renseignement. Selon les proches de sa famille, il est en train d’être interrogé sur les circonstances du déclenchement de l’incendie au marché central de Bujumbura. Pour ce dernier, le service national de renseignement affirme qu’il a été arrêté pour collaboration avec les groupes terroristes puisque même son mandat d’arrêt avait été émis avant l’incendie. Une autre personne est Salim Kilala un adjoint de Mwalimu Juma dans ses fonctions au sein de la communauté musulmane. Lui aussi a été arrêté ce mercredi. Une autre personne arrêtée est Ntwari Dieudonné, un commerçant du marché central de Bujumbura. [La synergie]

- Le président de l’APRODH n’est pas confiant en la commission qui a été mise en place pour enquêter sur les circonstances de l’incendie au marché de Bujumbura. Pierre Claver Mbonimpa doute de l’efficacité de cette commission du moment où elle est composée de policiers et de substituts du procureur. Selon lui, les policiers devraient faire leurs enquêtes et le Parquet les siennes puisque les policiers sont normalement sous les ordres du Parquet. Il s’en suit que les policiers ne seront que des figurants sans parole dans cette commission. Il trouve aussi que les policiers devraient être des OPJ qui ont fait des études sur la façon de faire des enquêtes et pas n’importe quel policier. [La synergie]

Autres nouvelles

● Economie

- Le ministre de l’Intérieur vient d’interdire formellement les commerces ambulants et des marchés de fortune qui se sont créés ici et là dans la ville de Bujumbura. Edouard Nduwimana dit que ces marchés sont interdits et que les commerçants doivent attendre l’aménagement du site COTEBU pour commencer leurs activités. Cela dit, la Police pourra disperser momentanément les commerçants éparpillés dans des lieux autres que les marchés. [Rtnb]

- Le Barreau estime que le Gouvernement burundais n’est pas du tout en mesure de protéger la population et ses biens en matière de catastrophes naturelles. Isidore Rufyikiri fait remarquer que les policiers n’ont pas été rapides pour intervenir au marché central de Bujumbura. Il dit qu’un incendie peut avoir pour origine une distraction, un accident ou un acte criminel qui peut être commis. Il estime alors que les responsables de la protection civile devraient être poursuivis pour ne pas être intervenus à temps et des enquêtes menées dans le cadre de chercher les causes de cet incendie. [Rpa/Télé-Renaissance/Bonesha/Isanganiro]

● Politique

- Le président de la République vient de présenter au palais présidentiel de Gitega les meilleurs vœux aux représentants des missions diplomatiques et consulaires accrédités à Bujumbura. Pierre Nkurunziza a estimé que les élections de 2015 seront organisées dans la transparence et la paix totale. Il est revenu sur l’incendie qui a ravagé le marché de Bujumbura et a demandé aux ambassadeurs présents de plaider pour le Burundi auprès de leurs pays. [Rtnb]

● Gouvernance

- Les cinq élus de la colline de Mugara de la zone Gatete commune Rumonge dans la province de Bururi, en collaboration avec certains habitants de cette colline, viennent d’adresser une correspondance au président de la Cour anti-corruption à Bujumbura pour lui demander de libérer le chef de zone Gatete incarcéré selon eux injustement à la prison centrale de Mpimba depuis ce mercredi. Justin Nsabimbona a été victime d’un montage de corruption de la part d’un commerçant du nom de Yahaya qui avait insulté les élus collinaires de Mugara et qui avait été contraint de payer une somme de 50.000FBu pour laver l’affront. Yahaya a ainsi déguisé le paiement de cette somme en une corruption puisqu’il devrait donner cette somme au chef de zone qui devrait à son tour la donner aux élus collinaires de Mugara. Ils demandent que Justin soit libéré et que soit arrêté l’auteur du montage. [Bonesha]

● Justice

- Le Barreau annonce qu’il y a des irrégularités dans le jugement qui vient d’être rendu par la Cour d’appel de Bujumbura sur l’affaire Manirumva. Cette Cour vient en effet de confirmer les peines qui avaient été prononcées en première instance. Isidore Rufyikiri dit que cela vient de montrer encore une fois de plus que la Justice burundaise n’est pas indépendante. Il voit seulement que les auteurs de cet assassinat sont en train de jouer avec la prescription extinctive. Il affirme qu’ils vont introduire un pourvoi en cassation, espérant que là, la Justice ferra son travail conformément à la loi. [Rpa/Isanganiro/Bonesha/Télé-Renaissance]

- Reportes Sans Frontière vient de publier un rapport dans lequel il classe la Burundi en 132ème position en ce qui est du respect des droits des journalistes pour l’année 2012. Selon Pierre Ambroise, les relations entre le Gouvernement et les médias ont été perturbées et l’affaire Ruvakuki est aussi un cas qui montre que le Gouvernement veut réduire au silence les médias et c’est pourquoi le Burundi a perdu beaucoup de place dans le classement de 2012. Il dit qu’ils sont confiants que le Gouvernement va comprendre qu’il n’est pas nécessaire de faire reculer le métier de journalisme et que ce rapport aidera les autorités du Burundi à changer de comportement vis-à-vis des journalistes, comme Ruvakuki, qui sont en train de faire leur métier conformément à la loi. [Rpa]