RFI, 20 février 2013

Burundi : une manifestation de soutien au journaliste de RFI Hassan Ruvakuki violemment dispersée

Au Burundi, le ministère de la Justice vient de mettre fin à tout espoir de voir le correspondant de RFI en swahili, Hassan Ruvakuki, libéré rapidement. Son porte-parole a annoncé que le ministre ne pouvait plus lui accorder la liberté conditionnelle à laquelle il a droit, ayant déjà purgé le quart de sa peine, car le ministère public a interjeté un pourvoi en cassation contre un verdict qu'il juge trop clément.

Cette annonce a été faite quelques heures après que la police du Burundi a dispersé violemment une manifestation pacifique d'une cinquantaine de journalistes qui demandaient la libération de leur confrère. Hassan Ruvakuki, qui avait été arrêté le 28 novembre 2011, a été condamné le 8 janvier dernier à trois ans de prison pour « association de malfaiteur ».

Témoignage d'un participant à la marche des journalistes :

« Une armada de policiers a investi les lieux. Nous avons été interceptés par les policiers qui nous ont intimé l’ordre de nous arrêter. Ce que nous avons fait. On allait retourner à nos postes quand la police s’est attaquée à nous à coups de gaz lacrymogène et à coups de matraque (…).

Il n’y a rien qui puisse expliquer l’usage de la force (…). Donc on voit très bien qu’il y a l’intention d’user de la force, de nous intimider pour nous empêcher de continuer à faire ces marches. La cause qui nous unit est une cause noble, c’est celle de dire non à l’injustice pour Hassan et non à l’injustice aussi pour tous les autres citoyens. Et donc là nous disons c’est assez, arrêtez cela ! »