@rib News, 02/05/2013 – Source Reuters Les autorités tchadiennes ont annoncé jeudi avoir arrêté deux généraux et deux figures politiques au lendemain d'une tentative de coup d'Etat contre le président Idriss Déby (photo). Quatre personnes au moins sont mortes lors de ce putsch manqué, selon les autorités. Le Tchad a une longue histoire de coups d'Etat et de rébellions. Idriss Déby a lui-même pris le pouvoir à N'Djamena, la capitale, à la faveur d'un coup de force en 1990.
Selon le procureur Mahamat Saleh Youssouf, un groupe d'hommes armés a tenté de "déstabiliser les institutions de la république" mercredi. Mais, a-t-il ajouté, la tentative a été déjouée et plusieurs responsables civils et militaires ont été arrêtés. Selon le procureur, les généraux arrêtés sont Weiddig Assi Assoué, qui a été ministre et Ngominé Beadmadji David, chef de la justice militaire. Mahamat Malloum Kadré, député membre de la coalition au pouvoir, et Saleh Maki, une figure de l'opposition, ont également été mis sous les verrous, a ajouté le procureur. Jeudi, les rues de la capitale étaient calmes, les banques et les magasins étaient ouverts. Les habitants étaient assemblés autour de postes de radio au coin des rues ou dans les cafés pour regarder la télévision. Ce coup d'Etat avorté est révélateur des divisions à l'oeuvre dans ce pays qui produit désormais du pétrole et dont on pensait qu'il avait laissé derrière lui son passé tumultueux après l'envoi de 2.000 hommes au Mali pour aider les forces françaises chasser les islamistes du pays. LA VOIE DU DIALOGUE Le gouvernement tchadien a annoncé tard mercredi soir avoir déjoué un coup d'Etat en préparation depuis plusieurs mois contre le président Idriss Déby. "Aujourd'hui, 1er mai, un groupe d'individus animés de mauvaises intentions ont tenté de mener une action visant à déstabiliser les institutions de la république", a dit le ministre de la Communication, Hassan Sylla Bakary, dans une déclaration lue à la télévision publique. "C'était sans compter les vaillantes forces de sécurité qui les surveillaient depuis décembre 2012 et les ont neutralisés ce matin", a-t-il ajouté. De source policière, on indique qu'entre quatre et huit personnes ont été tuées lors de combats dans une caserne à l'est de N'Djamena, la capitale. Selon un militaire, une dizaine au moins de personnes ont été tuées lors d'autres affrontements dans un quartier résidentiel. D'après un officier, une liste comportant les noms de futurs ministres qui auraient été nommés après le renversement d'Idriss Déby a été trouvée sur place. La France, ancienne puissance coloniale, a demandé au gouvernement et à l'opposition de s'engager sur la voie du dialogue. La semaine dernière, Idriss Déby a accusé la Libye d'héberger sur son territoire un camp de mercenaires tchadiens cherchant à déstabiliser son pays. "Je ne veux pas que la Libye nouvelle soit à l'origine d'un quelconque complot pour déstabiliser le Tchad", a-t-il affirmé samedi à la radio. "Je demande aux autorités libyennes de prendre des mesures pour garantir que le Tchad ne soit pas la proie d'une autre mésaventure libyenne." Tripoli a démenti ces accusations. En mars, la coalition rebelle tchadienne UFR (Union des forces de la résistance), qui a déposé les armes en 2010, a averti qu'elle allait reprendre les hostilités faute de négociations engagées par Idriss Déby depuis plus de deux ans. |