@rib News, 13/05/2013

● Politique

- Un certain Fidèle Nsabumukiza vient de prononcer un discours qui a choqué et étonné plus d’un au sein la population burundaise. En effet, ce membre du Conseil économique et social, et membre très influent de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD, vient d’affirmer qu’il y a une révolution en genèse qui visera à éliminer les négociateurs de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi. Selon lui, il faut éliminer les obstacles et si le parti au pouvoir n’est pas à mesure de conduire cette révolution, les Imbonerakure vont le faire à tout prix avant les élections de 2015. Selon lui, il y a des personnes qui ont subi de l’injustice suite à ces accords et qui ont été marginalisées et il s’agira de la légitime défense. Il ajoute aussi qu’ils sont des jeunes solidaires et conscients et qu’ils vont œuvrer pour que personnes ne soit traduit à La Haye pour les faits qu’il aura commis. ([Isanganiro/Bonesha/Rpa/Rtr]

- Selon le porte-parole du CNDD-FDD, les propos tenus par Fidèle Nsabumukiza sont personnels et ont été prononcés pour son propre compte. Onésime Nduwimana place ces propos dans la logique de la liberté d’expression reconnue à toute personne au Burundi, mais il prend le soin de préciser que de tels propos sont contre l’idéologie du parti CNDD-FDD. Il précise que même si ce parti n’est pas signataire des Accords d’Arusha, il y a souscrit avant d’entamer les négociations qui ont aboutit à l’arrêt de la guerre puisqu’il était convaincu qu’Arusha était la seule voie de restaurer la paix au Burundi. Il ajoute également que son parti est contre la peine de mort et celui qui y croit encore est déphasé. Il demande de ne pas généraliser et de considérer l’auteur de ces affirmations d’une manière individuelle. Il profite de cette occasion pour dénoncer le comportement de certains Imbonerakure. Selon lui, personne n’est au dessus de la loi et ceux qui sont coupables des agissements illégaux n’ont pas été mandatés par le parti au pouvoir et devront en répondre personnellement. Il demande aux instances habilitées de faire leur travail et de punir les coupables conformément à la loi. [Isanganiro/Bonesha/Rpa/Rtr]

- Selon le courant de réhabilitation du parti Uprona, il est déplorable d’entendre de tels propos à l’état actuel des choses. Selon le Professeur Evariste Ngayimpenda, Fidèle Nsabumukiza n’a pas dit cela en son propre nom, mais plutôt au nom des autres Imbonerakure qui font tout ce qu’ils veulent dans le pays sans être inquiétés et qui sont comme une milice du parti au pouvoir. Il demande au pouvoir en place de manifester une volonté d’en finir avec ces agissements dans les meilleurs délais. Au président de la République, il demande de prononcer un discours d’apaisement à la Nation pour clarifier la situation afin de protéger le pays du chaos. Il demande en fin aux négociateurs d’Arusha de se réunir pour évaluer la situation et à la communauté internationale de suivre de près ce qui se passe au Burundi concernant le respect des accords d’Arsuha. Il termine en rappelant que tout parti politique qui entretient une milice est contre la Constitution et que cette milice finira par se retourner contre ceux qui l’entretiennent aujourd’hui comme l’histoire l’a bien montré. [Isanganiro/Bonesha/Rpa/Rtr]

- L’ACAT estime que le Procureur général de la République devrait faire ses propres enquêtes pour trouver les vraies raisons des déclarations de Fidèle Nsabumukiza. Selon Maître Armel Niyongere, ces propos sont douteux du moment où ils sont livrés par un membre influent d’une jeunesse qui se méconduit ces derniers jours au vu et au su de tout le monde. La terminologie qu’il a utilisée « d’élimination des obstacles » donne une image de ce qui va se passer pour le Burundi où des personnes peuvent être assassinées et cela plongerait le pays dans les ténèbres. Il demande donc au Procureur général de la République de mener des enquêtes impartiales pour prévenir en temps utiles. [Rpa]

- Le parti Sahwanya Frodebu trouve que ces jeunes veulent chasser leur propre pouvoir. Selon le vice-président de ce parti, ils doivent apprendre à se comporter comme d’autres citoyens. Frédéric Bamvuginyumvira demande au pouvoir en place de les faire taire afin que la situation ne dégénère pas. Selon lui, le Burundi n’a pas besoin de tels comportements à l’étape actuelle. [Isanganiro]

- Le parti Uprona demande la dénonciation de ces propos par la personne qui les a tenues. Selon le porte-parole de ce parti, Fidèle Nsabumukiza a déclaré la guerre contre le peuple burundais puisque personne ne va accepter que des gens soient tués alors que la peine de mort a été abolie. Bonaventure Gasutwa rappelle au parti CNDD-FDD qu’il est arrivé au pouvoir grâce à l’Accord d’Arusha puisqu’il n’a pas gagné la guerre. Il lui demande donc de le faire respecter en réduisant au respect de la loi ces jeunes qui se méconduisent partout dans le pays. [Isanganiro]

- Le parti FNL dirigé par Emmanuel Miburo a tenu ce dimanche un congrès pour ses membres des 11 communes de la province de Bujumbura. Selon le président de ce parti, Rwasa sera accueilli avec les honneurs d’un ancien chef du parti et a demandé à ses membres, qui ont accepté, de ne pas le prendre comme un ennemi du pays ou du parti s’ils venaient à le voir dans le pays. Ces derniers demandent la réconciliation entre ces anciens compagnons de lutte du parti FNL afin de bien préparer les élections de 2015. Ils demandent aussi que les Banamarimwe suivent l’exemple que ces dirigeants auront pris et qu’il n’y ait plus d’ailes dans ce parti de Gahutu Rémy. [Isanganiro/Rtr/Rtnb]

● Sécurité

- Le chef de la position policière de Gatura en commune et province de Bubanza a été molesté vendredi soir par des jeunes Imbonerakure au moment où il allait demander pourquoi il y avait du bruit dans cette localité. Arrivé à cet endroit, il a constaté que certains de ces jeunes étaient en uniformes policière et militaire et il a demandé pourquoi ce port d’uniforme des agents de la sécurité alors qu’il le leur avait empêché. Au moment où le nommé Elie Ndikumwenayo battait le chef de poste, il lui disait que la position policière de Gatura n’a aucune utilité à cet endroit et par conséquent, qu’il n’a rien à dire. Selon des sources sur place, les Imbonerakure ont attaqué la position policière de la localité à l’aide de cailloux dans la même nuit et ont intimé l’ordre à ces policiers de ne pas tirer une seule balle, ce qu’ils ont fait. Le lendemain, la Police a appréhendé Elie Ndikumwenayo mais au moment où il allait être entendu par le Substitut du Procureur au Parquet de Bubanza, le chef de ces jeunes dans la commune de Bubanza est venu et l’a libéré au grand dam des policiers. Selon la population, les Imbonerakure disent que personne ne peut les arrêter et qu’ils feront tout ce qu’ils veulent. [Bonesha/Rpa]

- Un militaire en congé a lui aussi été battu avec son frère par les Imbonerakure de la colline Gitamo de la commune Muhanga en province Kayanza, vendredi soir. Sylvestre Ndayishimiye était en train de demander pourquoi il y avait une personne que ces Imbonerakure venaient d’arrêter. Il trouve que ce comportement est cautionné par certains policiers puisqu’il a été battu alors que ces derniers étaient présents. Il demande qu’on lui remette l’argent qu’on lui a volé et que ses agresseurs soient punis conformément à la loi. [Rpa]

- Une autre personne a été battue à mort par dans le secteur Gatwe de la commune Rugombo en province de Cibitoke vendredi dernier vers 19h par des jeunes qui se réclament du CNDD-FDD. Elle a été ensuite jetée dans un trou d’où elle a été tirée par des passants le matin de ce samedi. Ils l’ont ensuite transportée au bureau communal de Rugombo. Elle demande que ses soins soient pris en charge par ceux qui l’ont battu et que la Justice fasse son travail du moment qu’elle a pu identifier ceux qui l’ont battue. [Rpa]

- Une personne a été tuée dans la nuit de dimanche à lundi dans le centre urbain de Kiremba dans la commune et province de Bururi. Selon des sources sur place, un groupe d’hommes armés ont attaqué cette localité et ont lancé une grenade sur un commerçant. Ils ont ensuite volé des téléphones portables, une somme de plus de 300.000FBu et des articles divers dans deux boutiques dévalisées. En plus deux autres personnes ont été blessées et sont en train de subir des soins. La population de Bururi s’inquiète de la recrudescence du banditisme à main armée dans cette province et demande que l’effectif des forces de l’ordre soit revu à la hausse pour faire face à ces bandits. [Rtnb/Bonesha]

- Justice populaire ce dimanche dans la province de Ruyigi où deux femmes ont été sauvagement assassinées par la population qui les accusait de sorcellerie dans la commune Butanganzwa. Selon des sources sur place, après le forfait, la population s’est solidarisée pour empêcher l’arrestation de quiconque d’entre eux. Mais, l’intervention du Commissaire provincial de la Police a permis d’arrêter 6 personnes et la population est venue encercler le bureau de la Police à Butaganzwa pour les faire libérer par force. Des négociations ont été entamées entre l’administration, la Police et les représentants de la population pour calmer la situation. C’est ainsi que cette dernière a accepté de rentrer. [Rtnb/Bonesha]

- Une personne a été tuée dans la province de Mwaro la nuit de vendredi à samedi. Selon des sources sur place, elle faisait partie d’un groupe de bandits qui venait voler dans les ménages de la colline de Gahondo de la commune de Ndava et qui ont rencontré la résistance des membres de la famille attaquée. Les autres bandits ont voulu emporter le cadavre de leur ami mais la résistance a été tellement farouche qu’ils ont dû l’abandonner. L’Administrateur communal de Ndava a annoncé que la personne n’a pas été identifiée puisqu’elle ne possédait pas de pièce d’identité sur elle. Il a ensuite demandé à la population de s’enquérir auprès des voisins pour savoir s’il n’y a pas de personne disparue. Entre temps, il a donné l’ordre d’enterrer le cadavre ce samedi même suite au manque de chambre froide pour attendre l’identification. [Rtnb/Rpa/Isanganiro]

- Deux prisonniers de la prison centrale de Gitega ont été blessés vendredi dernier par balles reçus au moment où ils tentaient de s’évader de cette maison carcérale. Ils étaient tous accusés de vol qualifié et ont été transmis à l’hôpital de Gitega pour y recevoir des soins. [Rtnb/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

● Gouvernance

- L’OLUCOME demande au président de la République d’annuler des mesures prises dans le cadre d’octroyer des sommes colossales aux 4 membres du Conseil économique et social alors que la loi instituant cet organe indique que leur mandat est gratuit. Gabriel Rufyiri fait savoir que ces membres se sont octroyés des indemnités d’une somme de plus d’1 millions de nos francs par mois alors qu’ils occupent d’autres fonctions au sein des institutions où ils touchent chacun pas moins de 2 millions de nos francs par mois. Il constate également que la politique du charroi zéro est en train d’être appliquée d’une façon décevante. Selon lui, le Sénat veut acheter encore des véhicules pour ces deux vice-présidents alors que la politique est de les réduire. Qui plus est, le prix de chaque véhicule devrait dépasser les 160 millions. Il trouve que ce prix devrait à la limite être réduit au strict minimum. [Rtr/Bonesha/Rpa]