@rib News, 31/07/2013

Ø  Mercredi 31 juillet 2013

● Politique

- La commission permanente chargée des questions politiques et administratives à l’assemblée nationale vient de publier un rapport sur la collaboration entre les partis politiques et l’administration communale au Burundi. Selon ce rapport, les relations entre ces deux groupes de personnes sont bonnes et il n’y a pas d’incident majeur à déplorer. Dans les 10 provinces visitées : Bururi, Makamba, Bujumbura, Cibitoke, Bubanza, Cankuzo, Kirundo, Muyinga, Ruyigi et la Mairie de Bujumbura, la commission a constaté qu’il y a seulement des cas d’incompréhension et des accrochages sporadiques entre les acteurs politiques en compétition. Il déplore également des cas de vol des insignes des partis politiques, des partis politiques qui se plaignent des rondes nocturnes faites par les Imbonerakure, l’atteinte à la liberté de réunion faite par certaines administratifs à la base mais qui n’ont pas été établies par la commission. Le rapport a émis des recommandations comme le respect de la loi communale, le respect de l’équilibre constitutionnel, la révision à la hausse du niveau d’instruction des conseillers communaux pour qu’ils soient à mesure de contrôler efficacement la manière dont la commune est administrée. [Rtnb/Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- Réagissant à ce propos, l’ADC-Ikibiri se dit étonnée d’entendre un tel rapport de la part des personnes qui affirment qu’elles se sont rendues sur terrain. Le président de cette alliance trouve que ce rapport est le résultat d’un travail fait par des personnes qui ne veulent pas que la vérité sociale soit connue. Léonce Ngendakumana trouve que rien n’a été fait dans la transparence et cela est de nature à favoriser la manipulation de la population. Si non, il trouve étonnant le fait qu’un tel rapport soit produit alors que des cas de mauvaise cohabitation entre les partis politiques et les administrateurs communaux sont rapportés ici et là même dans les provinces visitées. [Rpa/Rtr]

● Justice

- Le syndicat des magistrats se dit inquiet et sans certitude de la transparence dans la préparation des états généraux de la justice qui se dérouleront dans la province de Gitega du 5 au 9 août 2013. Selon le président du SYMABU, la commission chargée de la préparation de ces états généraux est dominée par deux personnes : le ministre de la justice et l’un de ses conseillers. Jean de Dieu Nduwimana fait savoir que ces deux personnes se sont arrogé le pouvoir de nommer les commissions de travail, les rapporteurs et les modérateurs alors que ce travail devrait être fait tout juste au début de la réunion par les participants. Il constate que cette organisation est caractérisée par la clandestinité et que le SYMABU décline toute responsabilité quant à la mise en application de ses conclusions. [Rpa/Rtr/Isanganiro/Bonesha]

- Le barreau de Bujumbura se dit aussi sceptique de la préparation de ces états généraux de la justice. Selon le président de cet ordre, les concernés au premier plan ne sont pas impliqués dans l’organisation de cet atelier. Maître Isidore Rufyikiri trouve que si ces derniers ne sont pas présents, il doit y avoir une autre main invisible et ceux qui seront dans cet atelier vont prendre des mesures qui facilitent le pouvoir en place. Selon lui, c’est l’indépendance de la magistrature qui sera mise en péril alors qu’ c’est l’une des grandes attentes de ces états généraux. Il trouve que si cette indépendance est acquise, il y a beaucoup de dossiers très brûlants que la justice burundaise devra étudier afin de mettre la lumière au grand jour. Il trouve ainsi que le rendez-vous de Gitega est un non événement et l’essentiel ne va pas faire objet de discussion. [Bonesha/Rtr]

● Sécurité

- Une grenade a été lancée dans une église New Life au chef-lieu de la commune Butihinda de la province Muyinga la nuit de ce mardi. C’était vers 21h quant des personnes non encore identifiées ont lancé une grenade dans cette église alors qu’il ne restait que 4 personnes à l’intérieur. Elle n’a pas fait de dégât et la police fait savoir qu’elle a commencé des enquêtes. Il s’agit d’une deuxième grenade lancée depuis la fin de la semaine dernière dans la même commune. [Rpa/Bonesha/Isanganiro/Rtnb]

- Une autre grenade a été lancée sur la colline Gatete de la commune Rumonge, province Bururi la même nuit de ce mardi à mercredi dans un certain ménage de la localité. Selon des sources sur place, des conflits fonciers ou d’histoire sorcellerie seraient à l’origine de cette explosion et deux personnes ont été déjà appréhendées pour des raisons d’enquête. Selon toujours ces mêmes sources, une de ces personnes arrêtées a été trouvée couchée dans un trou dans lequel il s’est caché après l’explosion et à côté de lui, une autre grenade qui n’a pas explosé. [Rtnb/Rpa/Isanganiro/Bonesha]

● Droit de l’homme

- Deux fillettes ont été brûlées à l’aide d’un sachet brûlant par leur père et leur marâtre le matin  de ce mardi sur la colline Mutambara de la zone Gatete commune Rumonge de la province Bururi. Selon des sources sur place, elles ont été accusées d’avoir fait leur petit besoin dans le lit. Elles ont été transportées à l’hôpital de Kigutu dans la commune de Vyanda pour y recevoir des soins hospitaliers dont elles avaient urgemment besoin. Le père de ses enfants et sa femme sont devenus depuis lors introuvables et la population estime qu’il y aurait une complicité de la part de certains élus collinaires pour que ces personnes ne soient pas punies. Elle demande que justice soit faite afin que ces parents soient punis conformément à la loi. [Bonesha/Isanganiro]

- Le sénat burundais a adopté ce mercredi le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de la convention internationale sur l’abolition de la torture, des traitements cruels, inhumains et dégradants. La ministre de la solidarité nationale, des droits de l’homme et du genre a eu à répondre aux inquiétudes des sénateurs qui voulaient d’abord connaître la base et l’état des lieux de la torture au Burundi. Maître Clotilde Niragira a estimé que de tels cas existent bien qu’elle a affirmé ne pas disposer de chiffres. A la question de savoir pourquoi certains tortionnaires ne sont pas inquiétés, elle a expliqué aux honorables sénateurs que personne n’est au-dessus de la loi, mais que ledit projet de loi est de nature plus préventive que répressive. [Rtnb/Bonesha/Rpa/Isanganiro]

● Bonne gouvernance

- Certains des commerçants du marché de Gasorwe de la province Muyinga se lamentent que les veilleurs de ce marché ont été remplacés par des jeunes Imbonerakure sans  qu’ils soient consultés. Selon ces commerçants, ceux qui ont remplacé ces veilleurs les accusaient d’être des bandits mais ils affirment que cela est faux. La population fait savoir que ces jeunes se comportent comme des policiers puisqu’ils font des rondes nocturnes et pillent quelques fois les boutiques et kiosques de la localité. Selon cette même population, ce sont plutôt ces Imbonerakure qui sont des voleurs. La police fait savoir que le remplacement de ces anciens veilleurs est l’œuvre des commerçants qui opèrent dans ce marché après avoir constaté que ces vielleurs ne faisaient plus correctement leur travail. [Bonesha/Isanganiro]

Ø  Mardi 30 juillet 2013

● Sécurité

- Attaque sur la colline de Nyabigozi de la commune Nyabitsinda, province Ruyigi le soir de ce lundi. Il était vers 19h30 qu’un groupe d’hommes armés de fusils a attaqué cette colline et a tué 4 personnes et blessé 4 autres. Selon des sources administratives et policières dans cette commune, des questions foncières seraient à l’origine de cette attaque. Selon toujours ces sources, une femme accusée de sorcellerie est parmi les victimes ainsi que son mari. 4 autres personnes ont été blessées et se trouvent sur le lit d’hôpital. Selon la police, des enquêtes ont été aussitôt entamées et 8 personnes ont été arrêtées. L’administrateur communal de Nyabistinda demande à la population de ne pas se faire rendre justice et de présenter les individus suspects de n’importe quel fait aux instances judiciaires. [Rtnb/Rpa/Bonesha/Isanganiro]

- Attaque à main armée sur la colline Giko à deux Km du chef-lieu de la province Bubanza. Il était vers 20h de ce lundi quand un groupe d’hommes armés de fusil et de grenade ont attaqué un bistrot de cette colline dont ils ont défoncé les portes et les fenêtres. Avant de se replier, ils ont lancé une grenade qui n’a pas fait heureusement de victime. La police fait savoir que les auteurs de ce forfait n’ont pas été identifiés mais que des enquêtes ont été aussitôt entamées. [Bonesha]

- Le FORSC trouve que des signes de la présence des armes au sein de la population sont toujours visibles. Selon le délégué général de ce forum, les fouilles perquisitions qui sont opérées sont des signes d’accomplissement des ordres reçues de la part des autorités sans pourtant aboutir à des résultants satisfaisants. Vital Nshimirimana estime que des armes peuvent être saisies ici pour être redistribuées ailleurs. Il demande plus d’implication dans ce travail de la part des concernés afin de dire à dieu aux armes de toute marque qui continuent de circuler au sein de la population et dont les dégâts continuent de s’observer. [Bonesha]

- Disparition du chef de la colline Ruteme de la commune Bugarama province Bujumbura depuis bientôt plus d’une semaine. Selon des sources sur place, seul son bâton, son manteau et son chapeau ont été découverts près de la rivière Ruzibazi traversant la même commune. Selon l’administrateur communal, il n’est pas encore temps de dire qu’il a été tué mais il précise que des enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de cette disparition. Il ajoute que des éléments de la sécurité sont venus en renfort à la population et aux administratifs pour chercher ce chef disparu. Ces recherches sont focalisées tout au long de cette rivière et partout ailleurs pour voir si ses bourreaux ne l’auraient pas enterré quelque part. [Rpa]

- Des feux de brousse se font parler d’eux dans les communes de Vyanda dans la province de Bururi, de Vugizo et de Inanzerwe dans la province de Makamba depuis quelques temps. Selon l’association des amis de la nature, la réserve naturelle de Rukambasi dans la commune Vugizo brûle depuis ce mardi à 15h30 et personne n’a été alerté pour aider à éteindre le feu. De même, la forêt naturelle de Vyanda brûle depuis jeudi de la semaine dernière. Mamert Sabushimike demande à la population en général de participer aux opérations d’extinction de ce feu afin de ne pas léguer à nos enfants une terre sans  utilité. Il demande également aux autorités du pays de tout faire pour lutter contre ces feus qui causent des problèmes à la population et aux espèces animales qui vivent dans ces lieux [Isanganiro]

● Economie

- La PARCEM se dit prête à aider la population burundaise à bien mener le contrôle de l’action gouvernementale quant à l’exécution du budget de l’Etat. Le président de cette association trouve qu’il est incompréhensible de voir que  le budget est exécuté à l’insu de la population qui est contribuable à hauteur de 70% des impôts et taxes qui entrent dans la caisse publique. Faustin Ndikumana trouve ainsi qu’il est du droit de la population de faire pression sur le gouvernement ou le parlement afin que la manière dont le budget est exécuté soit éclaircie puisque par le plus petit achat que le paysan, il participe à l’impôt. Il informe que cette association a ciblé des communes pilotes pour la relance de la campagne baptisée « notre argent-notre droit ». Il renchérit qu’il va s’agir d’une approche associative à partir de la commune. [Rtr/Bonesha/Isanganiro/Rpa]

- Le directeur général de l’agriculture au sein du ministère de l’agriculture et de l’élevage affirme que certaines cultures accusent une faible production au cours de cette année suite aux mauvaises récoltes dues à la pluie qui n’est pas venue en temps normal et qui n’a pas par conséquent facilité l’augmentation de la production. Salvator Sindayigaya demande ainsi à la population de se fier aux cultures qui résistent au soleil pour éviter des famines. Il précise également que le gouvernement en particulier et le ministère en général sont à pied d’œuvre pour chercher des solutions adéquates à ce problème. [Bonesha/Rtr/Rtnb]

● Justice

- Le FORSC se dit contre la manière de préparation des Etats généraux de la justice. Selon le délégué général de ce forum, lesdits états généraux étaient attendus depuis très longtemps et ne comprend pas pourquoi ils ont retardé d’un si long temps. Vital Nshimirimana trouve que la plupart des magistrats ne sont pas au courant de ce qui va se passer. De plus, il constate qu’il y a des personnalités qui ont eu une influence dans la gestion de ce pays, surtout les anciens chefs d’Etats, les anciens ministres de la justice, les anciens procureurs de la République qui n’ont pas été confiés à ces travaux alors qu’ils avaient quelque chose à dire surtout que c’est pendant cette période que la justice était bien portante. Il trouve que cette évaluation de la justice devrait plutôt se confier à l’histoire du pays au lieu de confier à l’accord d’Arusha. [Bonesha]